Le premier-ministre d’Haïti, Jean-Max Bellerive, se considère toujours comme un membre de la diaspora haïtienne, malgré son statut d’homme d’État ou d’occupant actuel de la Villa d’Accueil, la résidence officielle du chef de gouvernement dans la capitale haïtienne.
Enfance et jeunesse vécues dans la diaspora
«Vous savez, j’ai quitté Haïti à l’âge de trois (3) mois (pour la Suisse), je suis retourné au pays à trente (30) ans», a déclaré M. Bellerive pour prouver aux ressortissants haïtiens du Canada qu’il leur parle en connaissance de cause et qu’il est très proche de leurs préoccupations.
Toutefois, «je ne sais pas quand on est membre de la diaspora ou quand on ne l’est plus. Est-ce que quelqu’un qui vit ici (au Canada) depuis 3 ans est plus diaspora que moi?», a nuancé le chef de la Villa d’Accueil qui met en garde contre toute forme d’exclusion, a noté l’Agence de presse «Média Mosaïque».
À son avis, le président René Préval a pris la bonne décision en faisant une proposition d’amendement de la Constitution de 1987 à la prochaine législature afin que celle-ci réhabilite officiellement les droits civils et politiques des ressortissants de la diaspora.
Bellerive, paradoxalement déçu de cette diaspora
S’il admet que «l’État doit réfléchir avec vous pour voir comment mieux impliquer» les exilés dans la vie politique, économique et culturelle d’Haïti, le chef du gouvernement haïtien se dit par ailleurs déçu du piètre niveau d’organisation de cette diaspora.
JMB s’explique, et nous le citons : «pour travailler véritablement avec Haïti, il faut qu’une décision individuelle soit prise, et dans un deuxième temps, il doit y avoir une mise en commun de ces décisions individuelles.»
«Mon sentiment : quand je voyage à l’extérieur, à Miami, à Boston, à New-York et même à Montréal, je ne sens pas qu’il y ait une organisation sérieuse qui se donne pour mandat de regrouper ces volontés individuelles pour mieux intervenir en Haïti»
À l’hôtel Omni Mont-Royal où plusieurs centaines de ses compatriotes se massaient, malgré le froid, pour l’écouter lors de son premier voyage officiel au Canada, le No 1 de la Villa d’Accueil leur a déclaré : «Moi, je ne crois pas que les droits, il faut les attendre, il faut les prendre».
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(PHOTO) MEDIAMOSAIQUE.Com/Cr Hubert Molaire (Le premier-ministre d’Haïti, Jean-Max Bellerive, à gauche, pose avec le député québécois d’origine haïtienne (Viau), Emmanuel Dubourg, pour notre photographe, lors de son voyage officiel au Canada)