(ISRAËL MAGAZINE) Haïti, un pays fier de ses Juifs

1916

MONTRÉAL (MÉDIAMOSAÏQUE) – Les liens entre Haïti et les Juifs sont plus étroits qu’on ne le pense, en témoigne, avec un lustre de détails, cet article longuement documenté d’Israël Magazine. Sous la plume de Nathalie Szerman – Irina Razafim-Bahini, le périodique, qui se définit comme  » le seul magazine israélien du Proche orient et du monde juif en langue française », dresse un portrait qui démontre que, depuis le temps de la colonie jusqu’à aujourd’hui, l’hospitalité a toujours fait partie de l’ADN des Haïtiens.

Ce papier a aussi rappelé qu’Haïti avait  »délivr(é) généreusement visas et passeports aux émigrés européens fuyant le nazisme ». À combien estime-t-on le nombre de Juifs vivant en Haïti? Selon le magazine,  »l’île (avait) atteint les 300 familles qui y resteront jusqu’aux années 60 ». On y évoque également le geste non banal d’Haïti qui avait voté en 1947  »en faveur de la création de l’État d’Israël ».

Si l’on ne peut affirmer aujourd’hui que les liens se sont intensifiés dans divers domaines entre Israël et Haïti, il n’en demeure pas moins que la communauté juive demeure encore en vie en Haïti. Un homme d’affaires, bien connu des Haïtiens, aujourd’hui à la retraite, répondant au nom de Gilbert Bigio, officie à titre de président de la  »Jewish Community of Haiti ». Ci-dessous, quelques extraits de l’article d’Israël Magazine!

 Haïti, un pays fier de ses Juifs

Haïti est fort connue pour les plaies en tous genres qui affectent son histoire récente ; elle l’est malheureusement moins pour son passé exemplaire, à bien des égards, envers la communauté juive. Haïti a en effet été l’un des rares pays à avoir ouvert ses frontières aux Juifs fuyant le nazisme pendant la Deuxième guerre mondiale. Bien avant déjà, pendant l’Inquisition, Haïti avait aussi su accueillir les Juifs persécutés. Tour d’horizon historique, et photos d’Irina Razafim-Bahini, photographe israélienne qui livre en exclusivité, pour illustrer cet article, quelques clichés de ce pays atypique.

Par Nathalie Szerman – Irina Razafim-Bahini

Les Haïtiens se découvrent un intérêt nouveau pour leur communauté juive. Le site de la Maison d’Haïti publie une enquête sur les Juifs d’Haïti, une communauté ancienne qui vit dans l’une des régions les plus difficiles du monde. Tremblements de terre, sida, choléra, pauvreté endémique, ce pays aux paysages pourtant magnifiques, ceux des Caraïbes, a connu tous les fléaux. Qui sont donc ces Juifs d’Haïti ?

Les Juifs accueillis pendant l’Inquisition

Haïti a accueilli, pendant l’Inquisition, les Juifs fuyant l’Espagne. Après avoir été conquise par la France en 1633, Haïti voit arriver sur son sol un grand nombre de Juifs de Hollande (beaucoup sont des anciens marranes d’Espagne), et du Brésil. De nombreux Juifs chassés du Brésil par la conquête des Portugais (1654) ont remonté la côte pour se réfugier dans les îles Caraïbes (Jamaïque, Curaçao, Barbade et Saint Domingue).

Le site de la Maison d’Haïti nous apprend que « malgré les édits de 1615, 1683 et 1685 ordonnant de chasser les Juifs des îles françaises d’Amérique, des Juifs, commerçants et industriels, y résident encore à la faveur de ‘lettres de naturalité’ et par intérêt économique. »

Les Juifs de Saint Domingue (Haïti) et la mauvaise période des “Lumières”

Le 18ème siècle, dit “des Lumières”, représente une période plus difficile pour la communauté juive, à la fois courtisée et spoliée : La romancière Mme Maurouard livre un document sur l’histoire d’Haïti, “du temps colonial où les Blancs étaient maîtres incontestés de l’île”. Ce fut une période à la fois prospère et difficile pour les Juifs : Dans les îles, où l’on manquait de main d’œuvre, la “Traite des nègres” était pratiquée, pour travailler les cultures de canne et lancer l’industrie du sucre et du rhum. « Opération tellement rentable que la France n’hésita pas (…) à lâcher ses colonies du Canada et de Louisiane pour conserver ses îles à sucre (Martinique, Guadeloupe, Saint Domin­gue). Mais ces îles avaient aussi besoin de structures commerciales auxquelles les colons ne connaissaient pas grand-chose. » La France fait alors appel aux Juifs pour organiser avec l’Hexagone le commerce à grande échelle de ces denrées lucratives.

Après avoir brièvement rappelé la condition des Juifs à Saint Domingue, où ils étaient “tolérés”, vu que la colonie prospérait et enrichissait les villes françaises, Madame Maurouard s’arrête aux années 1764 (soit près d’un siècle plus tard), au moment où le Comte d’Estaing est nommé gouverneur général des Colonies. Le comte d’Estaing arrive à Saint Domingue muni de grands projets de “développement”. L’île lui paraît sous-équipée et mal administrée. L’Etat est riche en main d’œuvre (grâce aux esclaves) mais il faut de l’argent. « Le Gouverneur va donc le prendre où il se trouve, et d’abord chez les gros commerçants, les Juifs et quelques colons très fortunés. »

On ne chasse pas les Juifs mais on saisit ici et là leurs héritages. « Ainsi, selon les différents ministres de Paris, et les gouverneurs exerçant dans les Caraïbes françaises, les Juifs furent tour à tour menacés, désignés comme ‘sans patrie’, spéculateurs, dangereux pour la société nationale, concurrents des Français ; ou au contraire utiles au commerce, enrichissant le pays où ils travaillent, pacifiques voisins qu’il faut fréquenter sans fanatisme. »

Au 19ème siècle, ce sont des Juifs d’Europe de l’Est et du Moyen-Orient qui vont chercher refuge en Haïti : au début du siècle, des Juifs de Pologne, mais aussi du Liban, de Syrie et d’Egypte font partie des nouveaux arrivants. Ils deviennent pour la plupart commerçants. De cet épisode historique, il reste les vestiges d’une synagogue dans la ville de Jérémie et de pierres tombales juives à Cap Haïtien et Jacmel.

Dès 1937, Haïti délivre généreusement visas et passeports aux émigrés européens fuyant le nazisme, et l’île atteint les 300 familles qui y resteront jusqu’aux années 60. Les années 60 sont fructueuses pour la communauté juive et pour le pays dans son ensemble. Les familles juives recensées portent les noms de Cohen, Khan, Weiner, Dreyfus, Hillel, Cardozo, Pereira, Goldman, Monsanto, Alvarez, Hakim. Ils partiront progressivement, devant la crise persistante et « pour favoriser les mariages de leurs enfants entre juifs », précise le site. Beaucoup vont en Amérique.

Ceux qui restent finiront par partir pour le Panama ou les USA, au début des années 2000, du fait des vagues de violence et de la situation générale critique du pays. Il resterait aujourd’hui moins d’une centaine de Juifs en Haïti, sur 8,5 millions d’habitants, dont les Weiner (exportateurs de café) et les Salzmann (originaires d’Autriche).

L’amitié affichée de la Maison d’Haïti envers la communauté juive internationale

On constate que le site de la Maison d’Haïti, qui a aussi une page facebook colorée et régulièrement mise à jour sur l’actualité du pays, Planète Haïti, opte pour l’amitié avec le peuple juif en traçant un parallèle entre Shoah et esclavage. On ne peut s’empêcher de penser à Dieudonné qui, lui, a fait le choix de mettre en compétition ces deux histoires malheureuses…

« Juifs et Haïtiens, qui ont connu chacun la tragédie de l’esclavage, ont produit au cours de leur histoire des mythes presque comparables. Comme le zombi haïtien, le mythe du Golem incarne le fantasme de l’homme transformé en automate, asservi à un maître », peut-on lire sur le site de la Maison d’Haïti. La comparaison entre les destins juif et haïtien va plus loin encore, puisant, non sans poésie, aussi bien dans l’histoire des deux peuples que dans leurs rites religieux : « Comme les Juifs de Prague, de Russie ou de Pologne survivaient autrefois dans le shtetl avec l’énergie du désespoir et la force de la tradition, les paysans haïtiens aujourd’hui s’élèvent au-dessus des pesanteurs du quotidien par l’imaginaire. Ils s’entourent de miracles et de mythes surprenants. À l’instar du dibbouk juif, l’esprit du vaudou haïtien plane sur la vie de tous les jours comme une ombre portée. »

Et pour le cas où cette déclaration d’amitié ne serait pas assez explicite (on ne se compare qu’à ceux que l’on aime), le site ajoute : « Les Haïtiens ont toujours montré un grand respect pour la religion juive et une grande amitié pour les Juifs. » C’est donc avec fierté que l’article, mis en ligne en 2013 sur le site haïtien, rapporte que « beaucoup de grandes familles juives (…) ont transité ici. »

1947 : Haïti vote en faveur de la création de l’État d’Israël

L’épreuve de l’amitié arrive en 1947 : Haïti vote en faveur de la création de l’État d‘Israël à l’ONU. Israël et Haïti ont aujourd’hui des liens diplomatiques solides et l’ambassade est localisée au Panama pour des raisons de synergie. Lors du tremblement de terre…

=) LIRE l’article dans sa version intégrale sur le site d’Israël Magazine

MEDIAMOSAIQUE.Com  Toute l’actualité de la COMMUNAUTÉ JUIVE:

* MEDIAMOSAIQUE.Com Autour du 3e Gala Diversité:

3e Gala Diversité: une soirée riche en couleurs, en glamour et en émotions (COMMUNIQUÉ)

Célébrer la Diversité avec un grand D grâce à Médiamosaïque!

Gala Diversité: la Banque Nationale fière de son partenariat avec Médiamosaïque

Du beau « changement » au 3e Gala de la Diversité !!! 

3e Gala Diversité – Cadeaux: Banque Nationale gâte nos convives

La Banque Nationale devient « Commanditaire présentateur » des Grands Prix Mosaïque 2015 (COMMUNIQUÉ)

La FCRR rend hommage à Donald Jean et à Médiamosaïque 

=) VIDÉO (YouTube)

 

* Autour du MosaïCocktail:

– Liens d’articles et de Vidéos publiés par différents médias:

MEDIAMOSAIQUE.Com L’ACTUALITÉ en VIDÉO:

Les  »Kenyan Boys Choir » choyés à Montréal (VIDÉO)

Succès d’un groupe kenyan au Gala de  »60 millions de filles »

EXCLUSIF – Regrouper les Noirs: une mission impossible (VIDÉO)

Sun Life dans de locaux flambant neufs à St-Jean-sur-Richelieu (VIDÉO)

Fin de mission d’une délégation d’entrepreneurs colombiens à Montréal

Dévoilement d’une fresque en l’honneur de la communauté vietnamienne

(AFFAIRES) Inauguration d’un nouveau centre financier Sun Life à Saint-Jean

Coderre joue la carte de l’humour avec les Haïtiens et se moque des Conservateurs

(VIDÉO) Jubilé du « Nostra Aetate » dans la Communauté juive

(VIDÉO) Horreur au Burundi: l’aide du Québec et du Canada sollicitée

(VIDÉO) Un modèle d’affaires en pleine expansion au 3737

(VIDÉO) Natcom sacrée « Entreprise socialement responsable de la Caraïbe »

(VIDÉO) – Gala de la Diversité: une 3e Édition qui a eu de l’impact


MEDIAMOSAIQUE.Com Articles reliés:

MEDIAMOSAIQUE.Com Sur le même sujet: