Islam et démocratie : Djemila persiste et signe à Toronto

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TORONTO – Il existe des «lobbies islamistes» dont l’agenda politique ne vise qu’«à islamiser la société» canadienne, tel est le point de vue de la Québécoise d’origine algérienne, Djemila Benhabib, qui a mis de nouveau les Canadiens en garde face à une telle éventualité.

De passage dans la ville-reine où elle a été la principale conférencière au Club canadien de Toronto, l’auteure de «Ma vie à contre-Coran» a pris le soin de faire le distinguo entre les termes «musulman» et «islamiste» qui portent à confusion.

«L’islamiste, c’est un islam politique, avec un agenda politique, qui a pour mission d’islamiser la société. Le musulman vit sa religion, dans le respect des lois», a expliqué l’Algérienne qui s’est d’abord exilée en France avant de faire du Québec sa terre d’accueil.

Elle, qui raconte l’assassinat d’une amie en Algérie pendant son adolescence parce qu’elle avait refusé de porter le voile, peine logiquement à accepter que les islamistes parviennent à faire pencher le Canada et les autres puissances occidentales en leur faveur.

Dans ses propos rapportés par l’Agence de presse Médiamosaïque qui a cité des extraits du journal torontois «L’Express», Mme Benhabib s’est montrée de nouveau très critique à l’endroit des deux patrons de la Commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables au Québec.

Selon elle, les deux philosophes québécois, Charles Taylor et Gérard Bouchard, ont fait preuve de naïveté. Ils «sont tombés dans le piège tendu par les lobbies islamistes. Oui, islamistes et non musulmans», nous répétons le journal.

«Lors des consultations publiques, les Québécois ont dit leur attachement à la laïcité et l’égalité. Mais le rapport ne parle pas de ça, il occulte l’avis des Québécois», a déploré l’auteure controversée de «Ma vie à contre-Coran».

Évoquant les limites du multiculturalisme, Djemila pense que la méconnaissance de l’Islam et le silence des musulmans modérés et laïques sont un formidable tremplin pour les partis nationalistes et populistes d’extrême-droite.

Elle a une fois de plus rejeté les demandes formulées par bon nombre de musulmans  en se posant la question: «La spécificité culturelle, justifie-t-elle un accommodement de la part de la majorité?».

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PHOTOTHÈQUE MÉDIAMOSAÏQUE/Cr L’Express (L’auteure du bouquin « Ma vie à contre-Coran »,Djemila Benhabib, lors de sa conférence au Club canadien de Toronto )