Derrière les lunettes de Gaillot Dorsainvil, les fraudes dénoncées par l’opposition ne sont que de la frime. «Pas question d’annuler le scrutin», a martelé le président du Conseil électoral provisoire (CEP). Il intervenait lors d’une conférence de presse à l’issue d’une longue journée électorale émaillée, de l’avis de plus d’un, de graves irrégularités.
Contestations quasi-unanimes ignorées
Cette « mascarade », aux yeux des candidats de l’oppositon, a été qualifiée de «journée électorale bouclée et réussie» par M.Dorsainvil qui a accordé très peu d’importance à ces accusations en jugeant que «seulement quelques incidents isolés» ont eu lieu. «3,56% des bureaux ou 56 d’entre eux sur 1500 ont été affectés par ces irrégularités», a noté le CEP, accusé d’être à la solde du pouvoir.
À noter que la liste des candidats réclamant l’annulation pure et simple du scrutin du 28 novembre s’est allongée. Tous ceux qui briguaient la magistrature suprême, à l’exception du dauphin du chef de l’État sortant, René Préval, en l’occurrence, Jude Célestin, et l’ex-sénateur réputé également proche de l’Éxécutif, Jean-Hector Anacacis, demandent l’organisation de nouvelles élections.
Un autre regroupement de l’opposition, l’Alternative, qui avait choisi de ne participer aux élections, estime avoir raison. «Comme l’Alternative et ses partenaires l’avaient prévu et dénoncé à l’avance, le CEP et le pouvoir en place avec la complicité d’une certaine communauté internationale, ont dans leur entêtement, créé les conditions pour une aggravation significative de la crise politique», écrit cette coalition.
Le CEP imperturbable
Commentant la décision des canadidats ayant réclamé la tenue de nouvelles joutes, un autre responsable du CEP, Pierre-Louis Aupont, a soutenu que de telles déclarations n’auront aucune portée légale, juridique et formelle sur les prochaines décisions de l’organisme qui s’en tient, à son avis, à la «loi électorale». D’autant que, a-t-il poursuivi, aucune démarche officielle n’a été initiée en ce sens auprès du CEP.
«C’est du déjà vu», a jugé Aupont qui a expliqué que ces candidats contestataires «n’ont aucunement demandé à leurs partisans de cesser de voter et ils n’ont pas dit non plus qu’ils ne reconaîtront pas les résultats de ces élections au cas où leus noms apparaissent sur la liste des gagnants.»
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PHOTOS MEDIAMOSAIQUE.Com Cr HEM(Le président du Conseil électorale provisoire, Gaillot Dorsainvil)