TORONTO (MÉDIAMOSAÏQUE) – 42 % des immigrants qui arrivent au Canada durant les cinq (5) dernières années sont des diplômés d’université, tandis que seulement 18 % des Canadiens, dits «de souche» possèderaient un titre universitaire.
C’est ce que révèle une étude (dont les résultats viennent d’être publiés), réalisée par Martin Prosperity Instute, une entité liée au département d’aménagement de l’Université de Toronto, a appris l’Agence de presse Médiamosaïque à Toronto.
Les nouveaux immigrants qui s’établissent au Canada récemment ont un niveau d’éducation beaucoup plus élevé comparativement aux Canadiens «de souche», a constaté l’institut dans le cadre de cette recherche parue sous le thème «Géographie de l’immigration au Canada : Profil d’aménagement, éducation et activité de travail».
Toutefois, confirme le rapport, malgré leur niveau d’éducation plus avancée, ces nouveaux immigrants arrivent difficilement à trouver des emplois correspondant à leur formation professionnelle, ce qui justifie un taux de chômage trois fois plus grand que chez les Canadiens d’origine.
Des médecins, ingénieurs «chauffeurs de taxi»
Se référant aux révélations de l’étude de Martin Prosperity Institute, des nouveaux arrivants interrogés à Toronto par l’Agence de presse «Média Mosaïque» se réjouissent de la publication d’une étude scientifique exposant les disparités sociales et économiques auxquelles ils font face une fois arrivés en sol canadien.
C’est le cas, par exemple, de Tanga S. (nom complet omis afin de garder l’anonymat), qui habite àToronto depuis plus d’un an, dit il, après avoir obtenu des autorités de l’immigration canadienne le statut de résidence professionnelle. Un processus qu’il a démarré et complété dans son pays d’origine, la République Centre-Afrique, après avoir été informé des avantages offerts par le Canada à un professionnel de niveau universitaire.
Tanga S, détient un doctorat en analyse financière et a complété d’autres études approfondies en économie. Toutefois, nous a-t-il confié, en foulant le sol canadien, il se voit obligé de travailler dans un centre d’appel d’une banque. Des employeurs potentiels refusent de l’embaucher, sous prétexte de ne pas avoir la fameuse «expérience canadienne».
Le cas de Tanga S est loin d’être isolé, si l’on se fie aux conclusions du rapport du Martin Prosperity Institute qui, se basant sur d’autres révélations, atteste qu’il s’agit purement et simplement d’une perte sèche d’un nombre important de cerveaux qualifiés pour le Canada.
En fait, une proportion élevée des immigrants arrivant au Canada durant les cinq dernières années, 54 % ont complété des études universitaires approfondies, soit 26 % de plus par rapport à ceux qui sont arrivés au pays au cours des années précédentes. Cependant, explique Tanga S, l’air déçu, beaucoup de ces cerveaux bien formés dans leurs pays respectifs se sont fait enrôler comme agent de sécurité ou chauffeur de taxi afin de répondre à leurs responsabilités familiales.
Flux d’immigrants à la hausse
Il faut dire que la publication de l’étude de Martin Prospérité Institute coïncide avec le dernier rapport du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés sur les cas d’asile dans les pays industrialises durant l’année dernière.
Parmi les 51 pays évoqués, le Canada a enregistré une augmentation de plus de 30% du nombre de demandeurs de statut de réfugié ou d’asile politique, dernière les Etats Unis, avec environ 49 000 demandes.
Cette augmentation est due à l’afflux d’un nombre important de Mexicains, d’Haïtiens et de Colombiens cherchant à fuir la violence dans leurs pays respectifs, relate le rapport. Des chiffres, toutefois, qui ne semblent pas plaire au titulaire du ministère fédéral de l’Immigration.
Cité par le journal National Post, Jason Kenney dénoncent ceux qui, dit-il, abusent de la générosité du système de l’immigration canadienne tout en les qualifiant de pseudo postulants. Ils seront mis à la porte sans aucune forme de procès au cas ils où présenteraient de fauses demandes de statut de réfugié, a menacé M.Kenney.
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