Stephen Harper joue avec le feu dans ses nouvelles publicités négatives. Michaël Ignatieff n’a pas tardé à contre-attaquer en répliquant sous un angle qui risque de faire mal au PM conservateur.
Les conservateurs ont, en effet, remis en question le niveau d’attachement du chef libéral au Canada, parce que celui-ci a travaillé pendant un certain temps à l’étranger. Michaël Ignatieff a saisi la balle au bond en assimilant leur chef, en filigrane, à un leader d’extrême-droite.
«Allez dire ça aux nouveaux Canadiens qui sont nés ailleurs. Allez dire ça aux Canadiens qui travaillent ailleurs. Tous les deux sont de bons Canadiens, point à la ligne», a martelé le chef du PLC à l’endroit du premier-ministre Harper qui, rappelons-le, a été le chef de l’Alliance canadienne.
Michaël Ignatieff reproche aux conservateurs et à leur chef de vouloir définir deux types de Canadiens en faisant passer notamment ceux qui travaillent ou qui sont nés à l’étranger comme «des citoyens de deuxième classe».
Prônant «une nouvelle façon de faire la politique», le chef du Parti libéral du Canada soutient que «les Canadiens ne veulent pas d’attaques personnelles». Contrairement à l’ex-chef du PLC, Stéphane Dion, qui faisait peu de cas des pubs dévastatrices des conservateurs à son endroit et qui, au final, en a fait les frais, Ignatieff passe à l’offensive.
Le chef de l’opposition à Ottawa accuse le premier ministre de vouloir «changer le sujet», à savoir la crise économique, qui préoccupe les Canadiens. Une stratégie qu’il a adoptée après avoir constaté, dit-il, que la cote de sympathie du Parti conservateur est en train de «baisser(r) dans les intentions de vote» à travers le pays.
À noter que l’ancienne formation politique «Alliance canadienne», dont le socle provient de l’Alberta conservatrice au début des années 1990 a été souvent accusée, à tort ou à raison, par certains observateurs de pactiser avec des groupes d’extrême-droite.
Stephen Harper avait fini par redorer son blason, scandale des commandites aidant, en réalisant l’unification de la droite canadienne en 2003 avec le support du chef conservateur d’alors, Peter Mckay, qui est devenu son bras droit depuis le retour de la droite au pouvoir à Ottawa.