Hollande : « Je suis le président de toute la diversité de France »

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MONTRÉAL – Les Français ont préféré l’ouverture et l’alternance incarnées par François Hollande et boudé l’appel du président sortant, Nicolas Sarkozy, qui s’est battu jusqu’à la dernière minute pour une continuité qui ne jurait que par la fermeture et le repli sur soi. Des caractéristiques qui n’ont rien à voir avec la France véritable, obligée de composer avec sa multiethnicité.

En effet, si Sarkozy a radicalisé son discours au point de se muer en lieutenant de Marine Le Pen, dont les idéaux, pour la plupart infectieux, font honte à la nation française, le leader de l’UMP n’a, en tout cas, pas été capable de démentir les pronostics qui avaient prédit une victoire sans surprise du candidat socialiste François Hollande.


Un fairplay politique enviable

Au décompte final, entre deux et trois points d’écart ont distancé les deux hommes qui ont mutuellement fait preuve de fairplay politique en dépit des valeurs partisanes et des profondes divergences qui personnalisent ou colorent le camp politique de l’un et de l’autre.

Un comportement qui élève la dimension républicaine de la grande démocratie française. Une culture politique qui, paradoxalement fait rougir les observateurs issus du Tiers-Monde où ordinairement les duels électoraux s’achèvent dans le sang ou dans la méfiance réciproque absolue.

Car, huit minutes seulement après la divulgation du résultat, dont le suspense a été savamment entretenu par la télévision française, Sarkozy avait déjà concédé la victoire en appelant son adversaire Hollande pour le féliciter.

 

 » Le président de toute la diversité »

L’euphorie qui a galvanisé la droite de 2007 a changé de camp en cette soirée du 6 mai 2012, d’abord à Tulle et à Corrèze, les deux fiefs d’Hollande, ensuite au siège du Parti socialiste, rue Solferino, puis à la Place de la Bastille où le nouveau président de la France a électrisé une foule massive.

C’est en effet à La Bastille, aux petites heures de la matinée, que François Hollande a martelé son désormais célèbre « je suis le président de toute la diversité de France, je suis le président de toute la jeunesse de  France », sous les vivats d’une marée humaine en délire.