Herby Moreau: «je ne veux pas être le porte-parole des Haïtiens»

2012

MONTRÉAL (MÉDIAMOSAÏQUE) – S’il anticipe que sa position peut déplaire à bien des gens de la communauté haïtienne de laquelle il est issu, Herby Moreau «n’aime pas les ghettos» et dit ne pas avoir «les épaules assez solides» pour assumer un tel rôle.

Ce professionnel, qui s’est démarqué au Québec, d’abord dans les nouvelles culturelles ou people à l’émission «Flash» de TQS, ensuite via son fameux «Star Système» à TVA, est pourtant bel et bien né en Haïti et s’est installé au Québec à l’âge de cinq ans.

Toutefois, Herby Moreau, qui admet que son approche peut déranger certains leaders communautaires qui auraient bien aimé voir son implication, ne souhaiterait pas «être le porte-parole de la communauté haïtienne», même s’il dit noter, en revanche, que «bon nombre d’Haïtiens sont très fiers» de son travail.

«Les gens (Haïtiens) quand je les croise dans la rue, ils me disent qu’ils sont contents de moi à la télévision, qu’ils sont fiers de moi, mais j’ai pas les épaules assez solides pour…», a répondu le journaliste vedette à une question de Pierre Bruneau.

Pierre Bruneau, chef d’antenne à TVA, était l’animateur principal d’un panel  le mercredi 6 juin 2007 où l’on débattait de la très faible représentation des professionnels issus des minorités dans le paysage audiovisuel québécois.

En fait, le présentateur du bulletin de nouvelles de 17 heures de la principale chaîne du groupe Quebecor demandait à Herby, et nous le citons textuellement, «de décrire l’impact certain que tu vois et que tu sens dans ta communauté».

«Ce que je veux, c’est de faire bien mon travail et si les gens s’identifient à mon travail, si ma communauté s’identifie à mon travail, si ça lui donne de la force pour continuer, pour persévérer, oui, mais je suis quelqu’un qui m’intéresse à tout mais pas les ghettos», a répondu le journaliste.

Herby Moreau, qui devient célèbre au Québec pour son ingéniosité à interviewer les plus grandes stars de la planète, dit avoir «toujours voulu casser ces ghettos-là » et «n’aime pas être étiqueté», a rapporté un journaliste de l’Agence de presse Médiamosaique présent dans l’assistance.

Il se sent mieux dans la peau d’un «citoyen du monde».  Herby déclare : «Je pense que la communauté est fière de moi, mais en même temps, elle me reproche peut-être de ne pas être assez intégré dans la communauté, mais moi, si je peux utiliser ce terme-là, je suis un citoyen du monde».


(PHOTO) Le chef d’antenne Pierre Bruneau introduisant le journaliste Herby Moreau de la chaîne TVA