Ils sont revenus au Canada avec la tête pleine de beaux souvenirs et d’excellentes perspectives d’affaires, ces entrepreneurs canadiens qui viennent d’effectuer un séjour d’affaires du 20 au 27 octobre 2009 en Haïti dans le cadre du «Xième Forum des entreprises de la Grande Caraïbe». La délégation qui avait fait le déplacement était forte d’une douzaine de personnes.
Un journaliste de l’Agence de presse «Média Mosaïque» a rencontré une belle brochette d’entre eux dans un resto bien branché du centre ville de Montréal où ils nous ont fait un bilan exhaustif de cette mission initiée conjointement par la Jeune Chambre de commerce haïtienne, le Consulat d’Haïti à Montréal et la Chambre de commerce et d’industrie haïtiano-canadienne.
«Thellen Environnement Inc.» y voit des affaires d’or
D’abord, pour la présidente de «Thellen Environnement Inc.», une entreprise spécialisée en «gestion de l’environnement, santé et sécurité, normalisation», les signaux en provenance d’Haïti dans son secteur d’activité «sont stimulants». Mitchell Daudier confie que les dirigeants des différentes entreprises qu’elle a côtoyés lors de cette mission lui ont fait part «d’une assez grande réceptivité. J’ai eu plusieurs propositions pour la mise sur pied de projets communs en gestion des déchets, par exemple», a-t-elle révélé.
«À ma grande surprise, les entreprises sont également très intéressées en ce qui a trait à la certification. Et, sur ce point, les responsables de la Chambre de commerce et d’industrie haïtiano-canadienne ont été d’une très grande utilité en nous faisant rencontrer bon nombre de chefs d’entreprises qui ont manifesté un très grand intérêt en ce sens», a poursuivi Mme Daudier qui envisage de retourner au pays bientôt pour finaliser les dicussions.
«Biznis Consult» fortement impressionnée
Le numéro un de «Biznis Consult», Bruner Nozière, qui s’intéresse aux besoins ciblés par les PME en matière de télécommunications, est complètement sous le charme: «l’accueil reçu là-bas a vraiment dépassé toutes nos attentes. J’ai eu tellement de rencontres que je n’ai pas eu le temps de respirer (rires)», a-t-il confié.
ll poursuit: «bon nombre d’hommes d’affaires, de chefs d’entreprises ont décidé de conclure des partenariats avec nous et attendent de nous voir opérer le plus tôt possible sur le marché haïtien alors que nous avions décidé de nous y rendre dans le cadre d’une visite exploratoire».
M.Nozière, qui précise avoir noté, par exemple, un intérêt pour la formation en ligne, résume son séjour de la manière suivante : «J’ai tellement eu de demandes que je compte retourner dans un mois ou deux pour signer des ententes formelles avec plusieurs entreprises avec lesquelles nous gardons depuis un contact serré».
«Zone Interkom» emballée
La Québécoise Mélanie Hébert, qui dirige «Zone Interkom», n’en revient pas, non plus. Grâce à cette mission, sa compagnie a identifié des possibilités d’affaires très prometteuses en matière de marketing international notamment.
Mélanie Hébert témoigne: «J’ai vu de mes propres yeux et discuté avec plein de chefs d’entreprises et il y a tout un potentiel à exploiter». Elle a énuméré plusieurs pistes qui rejoignent le secteur d’affaires exploité par «Zone Interkom» qui détient de l’expertise en stratégies de marketing et de communication.
«Car, la demande explose là-bas surtout dans le domaine du tourisme où les gens sont à l’affût des recettes capables de leur permettre de mettre en marché ou de commercialiser leurs produits touristiques en voie de développement», a analysé la présidente de «Zone Interkom».
«Salaison Lévesque Inc.»: la sécurité résolue, les régions, mieux encore…
Par ailleurs, pour ceux qui craignent la volatilité coutumière du climat politique en Haïti, Rémy Kénol, associé au sein de l’entreprise «Salaison Lévesque Inc.(Alimentation)» et PDG de la compagnie KR-TEL (Télécommunications) , suggère aux entrepreneurs étrangers de penser à s’installer définitivement dans les régions (départements) où tout le monde vit dans le calme absolu loin du tohu-bohu de la capitale haïtienne.
Port-au-Prince, où les poches d’insécurité ont été pacifiées depuis quelque temps par les autorités haïtiennes et onusiennes, a toujours tendance à se plier aux humeurs des forces obscures, parfois politiques qui, souvent, recourent à la violence, programment l’insécurité, pour imposer leur agenda.
M.Kenol, qui envisage de fournir des produits congelés, entre autres, du jambon, des saucisses, en quantité industrielle aux distributeurs locaux, confie avoir été surpris du calme qui s’impose dans le pays «alors que les médias, rapportant systématiquement, selon lui, des faits isolés, tendent à les généraliser. Une très mauvaise attitude de cette presse qui s’intéresse rarement aux bons coups et à l’économie du pays en particulier», a blâmé l’homme d’affaires.
Affaires et sécurité riment en Haïti, selon le Consulat
La vice-consule aux affaires économiques du Consulat d’Haïti à Montréal, Junia Barreau, qui était aussi parmi les visiteurs, a abondé dans le même sens, en soulignant que la délégation a visité différents endroits du pays très tard dans la nuit et aucun pépin n’était à signaler. Les choses ont beaucoup, beaucoup changé, et tous nos interlocuteurs locaux l’ont témoigné».
Mme Barreau se dit personnellement satisfaite du fait que le même état d’esprit traverse l’ensemble de la délégation. Elle a tenu a préciser, pour compléter au nom des autres entrepreneurs qui avaient fait également le voyage, mais qui étaient absents lors de ce bilan, que le groupe «Intercal» a signé un partenariat avec le ministère haïtien de l’Agriculture, de même que les éditions «L’Artichaut» qui devient partenaire de l’Institut national de la formation professionnelle (INFP) du ministère haïtien de l’Éducation nationale.
Le Consulat vient en appui et met les acteurs en contact, a souligné Junia Barreau qui informe qu’il revient normalement aux parties intéressées tant au Canada qu’en Haïti de s’assurer du suivi. Elle révèle en ce sens avoir eu du bon feed-back auprès des entrepreneurs concernés et rassure que les co-organisateurs de cette mission sont prêts à intervenir en tant que facilitateurs au moment opportun. La vice-consule informe que deux des membres de la délégation doivent retourner en Haïti dans les semaines à venir pour boucler solennellement des ententes sur place.
JCCH : même tonalité dans le discours
Rejointe au téléphone par l’Agence de presse «Média Mosaïque», la présidente de la Jeune Chambre de commerce haïtienne (JCCH), Kerlande Mibel, a vanté notamment la générosité de tous ceux qui ont œuvré en vue de faire de cette mission, dit-elle, «un véritable succès». Laudative envers le travail réalisé, dit-elle, par Mme Junia Barreau du Consulat «qui a facilité un jumelage impressionnant entre les entrepreneurs d’ici et ceux d’Haïti», Kerlande Mibel a aussi remercié publiquement les ministères québécois du Développement économique innovation et exportation (MDEIE) et Relations internationales (MRI) qui ont financièrement supporté cette mission, sans oublier l’appui de l’ambassade du Canada en Haïti.
La logistique mise en place pour accueillir la délégation a été fournie conjointement par le ministère haïtien du Commerce et de l’industrie et par la Chambre de commerce et d’industrie haïtiano-canadienne (CCIHC). Le ministère haïtien du Tourisme a également fait sa part en assumant les frais de séjour du groupe qui a visité plusieurs sites touristiques dans le Nord du pays, avions-nous appris.
Mme Mibel se dit «témoin d’une volonté manifeste, de la part des gens d’affaires d’Haïti, de vouloir changer les choses, de créer de la richesse, de créer des emplois» sur place. «Les entrepreneurs du Québec peuvent également y contribuer en investissant leurs capitaux dans ce pays des Caraïbes où les opportunités se multiplient», a-t-elle insisté tout en précisant que la JCCH, de par son mandat, développe des opportunités d’affaires pour ses membres pas seulement avec Haïti.
À noter que, pour Ottawa, la situation socio-politique de l’ex-«perle des Antilles» s’est stabilisée de façon significative. L’amélioration saute tellement aux yeux que le Canada a, récemment, rayé le nom d’Haïti de sa liste noire (entendez par-là: endroits déconseillés aux ressortissants canadiens pour des raisons de sécurité). Actuellement, Haïti rejoint le standard caribéen et devient fiable au même titre que le Mexique, la République Dominicaine, Cuba, etc., sur le plan sécuritaire.
MEDIAMOSAIQUE.Com Articles reliés
- Des Canadiens se disent «christofiers» après avoir visité la Citadelle Henry Christophe (TOURISME)
- Sommet Grande Caraïbe en Haïti: mission accomplie pour la délégation canadienne (AFFAIRES)
- Séjour prochain d’une délégation d’hommes d’affaires québécois en Haïti (AFFAIRES)
- Séjour au Québec d’une délégation de dirigeants de caisses populaires haïtiens (AFFAIRES)
PHOTOS (En haut ) Les membres de la délégation en compagnie de leurs interlocuteurs locaux lors de leur passage dans la ville du Cap-Haïtien. De droite à gauche : Gilles Frenette, Mitchell Daudier, Mélanie Hébert, Rémy Kénol, Bruner Nozière, Frantz Liautaud (représentant de la CCIHC), Pierre Junior Lermithe, Martin Malherbe Dorvil (président de la Chambre de commerce, d’industrie et des professions du Nord), Kerlande Mibel (présidente de la JCCH), Réginald Saint-Fleur (directeur JCCH), Junia Barreau (vice-consule d’Haïti à Montréal), Dieudonne Étienne (directrice du bureau de l’Agence Citadelle au Cap-Haïtien), Maurice Laroche (entrepreneur capois), Wilbrode Béon (directeur exécutif de la CCIPN)