MONTRÉAL – Les artistes d’Haïti, dans un tube qui illustre la somme ou l’immensité de leurs talents, avaient créé le buzz indispensable au décollage du pays administré depuis le 14 mai 2011 par un des leurs. Cette mélodie (sous l’impulsion des nommés Perry, Shabba, Izolan), qui charrie le rêve de toute une nation, peine à mettre les politiciens de tous bords au diapason.
Flagrant délit de double langage
La démission du premier-ministre Gary Conille, ouvertement orchestrée par le président Martelly lui-même et l’instabilité qui s’ensuit, va aux antipodes du climat politique caressé par ce mega-hit qui a pourtant bien desservi le pouvoir en place, propulsé l’organisation et la tenue du premier carnaval national à succès à l’extérieur de la capitale.
Les négociations entre l’Exécutif et le Législatif, en vue de la ratification de l’hyperactif ou du super-ministre Laurent Salvadore Lamothe, pour combler le vide laissé par Conille, ne promettent apparemment, non plus, le sourire, dans l’immédiat ou peut-être dans un futur proche.
L’ampleur de la fronde anti-Martelly au Parlement, le caractère du président, renforcent la théorie du « panier de crabes » ou de la « malédiction d’Haïti », de plus en plus évoquée dans les discussions en diaspora à chaque fois que l’on aborde la situation du pays depuis l’arrivée du chanteur de konpa au pouvoir.
Car, se demandent en vain plus d’un, ce dernier, qui a tout intérêt à clore le bec de ses détracteurs par des résultats tangibles, s’autoflagelle et nuit à ses propres chances de voir son nom figurer dans la liste des rares chefs d’États haïtiens suscitant, durant et après leur terme, respect et vénération de la part de leurs concitoyens.
La diaspora toujours au rendez-vous
Un remix de la chanson, qui dispose également d’un clip à succès visionné par l’Agence de presse Médiamosaïque, témoigne encore une fois de l’appui sans conteste de la diaspora qui attend, elle aussi, impatiemment, de voir Haïti cesser d’être le mauvais élève de la Caraïbe ou de l’hémisphère.
Tel qu’on peut l’entendre dans la vidéo en dessous, deux grandes célébrités internationales d’Haïti aux États-Unis d’Amérique, Wyclef Jean et au Canada, Luck Mervil, ont joint leurs voix à celles de leurs homologues de l’intérieur pour donner le ton au décollage du quinquennat de Martelly qui, malheureusement, se fait encore attendre!
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PHOTOTHÈQUE MÉDIAMOSAÏQUE ( Les artistes Perry, Shabba et Izolan, à gauche, à l’origine du mega tube « Dekole », tandis qu’à droite, le chanteur québécois Luck Mervil et l’ex-fugees, Wyclef Jean)