«Si j’avais à utiliser une expression pour résumer ma réaction par rapport au lancement de mon ouvrage, ce serait : satisfaction complète», a témoigné à nos micros Guy Amou quelques heures après la sortie officielle chez les Éditions Grenier de son premier recueil de poésie «Les racines du bonkul rêvent de silence».
Au fait, Amou s’inscrit dans la lignée de ceux qui croient viscéralement dans leur instinct pour faire échec aux tabous. Car, a-t-il dit, «on entend dire à gauche, à droite, que la poésie n’intéresse plus personne, je m’attendais à recevoir une trentaine de personnes alors que la salle était pleine, il y avait plus d’une centaine de personnes, il y en avait qui restaient debout et qui y sont restées pendant près de quatre heures».
Approche intimiste et non mercantile
Vu que la demande a répondu, va-t-il ajuster l’offre en conséquence? Questionné là-dessus, l’auteur confie : «je ne vois jamais mon rapport avec mes lecteurs en termes de marché et de consommation, pas du tout et cela ne m’est jamais venu à l’esprit.»
«J’ai toujours considéré que le premier travail est le mien, de dire à l’autre qu’il a tout intérêt à me répondre, à venir dans mon univers. Et si ça se fait, on rentre en relation, mais je ne le vois jamais d’un point de vue consommation et marché», a-t-il poursuivi.
Le Montréalais d’origine togolaise, d’insister, «je serai heureux, disons très heureux d’avoir dix (10) lecteurs comblés plutôt que d’avoir dix mille (10 000) qui ont parcouru quelque chose que le marketing aurait dit d’acheter tel livre».
L’auteur explique que son crédo littéraire le pousse « toujours vers l’autre, de proposer à l’autre un monde où il se sentirait bien. C’est une démarche personnelle et cela n’a rien à voir avec une démarche mercantile».
De quoi plaire un public métissé?
Guy Amou se dit par ailleurs «réjoui» de voir qu’un public métissé ait répondu à son appel. Il se dit d’autant plus ravi par la réceptivité de l’assistance qui lui paraissait totalement absorbée par le menu du jour proposé par les Éditions Grenier.
En effet, sur le podium du sous-sol de la Maison de l’Afrique, ce dimanche-là, avaient défilé des conteurs, des chanteurs, des slammeurs, des tenants de points de vue, un débat, bref tout un cérémonial aux accents africains autour de ce recueil de poésie, avait constaté sur place un journaliste de l’Agence de presse «Média Mosaïque».
«Il y avait autant de Québécois de souche qui étaient là que d’Africains ou d’Haïtiens. Il y en a que je connaissais tandis que d’autres ont fait le déplacement juste pour le sujet. Et ils m’ont témoigné leur satisfaction. C’est des gens qui s’intéressent à l’autre, à l’Afrique, mais qui s’intéressent aussi à ce genre qu’on appelle la poésie», a conclu l’auteur.
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PHOTO MEDIAMOSAIQUE.Com ( L’auteur Guy Amou, le 21 mars 2010, lors de la sortie officielle de son livre «Les racines du bonkul rêvent de silence» à la Maison de L’Afrique à Montréal.