Gala CCLAQ: forte présence du milieu des affaires québécois

1271

SAINT-LÉONARD – Des mamours non équivoques du monde québécois des affaires à l’endroit de la communauté latino-américaine. La version 2011 du « Gala des Amériques » de la Chambre de commerce latino-américaine de du Québec fournit, en effet, de façon éloquente la preuve que les grandes corporations canadiennes ou québécoises manifestent de plus en plus d’intérêt envers cette jeune communauté.

Un bon coup pour la CCLAQ qui a réussi à faire d’Allstate Assurance, de la Banque Scotia, du Fonds de la Fédération des Travailleurs du Québec (FTQ), de Bell Canada, de CNW Newswire, de Labelle & Leroux, les principaux commanditaires de cet événement conçu dans le but de promouvoir les talents des professionnels et hommes d’affaires de la communauté latino-américaine.

 

« Un très bel investissement » pour Allstate

« Allstate Assurance » ne s’est pas fait prier pour devenir le « partenaire Or » de cette soirée. « Pour nous, il est important de nous implanter auprès de toutes les communautés qui peuplent le Québec et cela fait partie de la vocation depuis la création d’Allstate au Canada en 1950 », a déclaré son directeur d’agence, le Français, tant par son accent que par son nom de famille, Rémy Paris, en entrevue à l’Agence de presse Médiamosaïque .

M.Paris n’a pas regretté son choix, au contraire, « pour moi c’est un très bel investissement. C’est intéressant de voir la diversité des gens qu’on a pu rencontrer au cours de cette soirée. C’est très riche et varié en échanges et cela reflète une réalité culturelle très vaste », a-t-il poursuivi en confiant que c’était facile pour lui de convaincre son patron à Toronto qui a rapidement débloqué les fonds.

« On espère découvrir autant de communautés dynamiques parce qu’à Allstate nous croyons qu’il n’y a pas mieux qu’un représentant de la communauté latino-américaine pour desservir les Latinos-Américains ou les Chinois pour mieux rejoindre les Chinois, les Italiens, les Haïtiens, la même chose. Ça fait partie de notre politique d’entreprise. Pour la communauté latino-américaine qui est en train d’émerger, nous avons des agents qui y sont issus, cela nous incite à créer de plus en plus de liens et cela explique la raison de notre partenariat ce soir », a commenté le directeur d’agence d’Allstate.

 

Bell Canada y trouve son compte

Représentée à ce gala par son chef divisionnaire et directeur des ventes, Bell Canada nuance un peu ses motivations en soutenant que l’entreprise y expose sa bannière: « non pas parce que les Latinos sont clients de Bell Canada, c’est surtout parce qu’ils sont en train de devenir une vraie force économique. Moi, je travaille dans le marché affaires, on voit qu’ils deviennent de plus en plus présents », a fait valoir Tony Santella au micro de Médiamosaïque.

Santella, qui y voit « un bon début dans ce partenariat avec la CCLAQ» et qui entend de plus en plus apprivoiser « ces nouveaux créneaux d’affaires », s’est dit également « heureux d’être assis aux côtés des représentants de la Banque Scotia, très présente dans la région latino-américaine. Nous, Bell Canada, nous sommes partenaires pour fournir toute la connectivité à ces pays ».

Tout en affichant sa satisfaction de constater « cette belle représentativité gouvernementale à cette soirée », le spécialiste des ventes de Bell Marchés affaires estime, par ailleurs, « qu’il devient de plus en plus important pour Bell de participer, de vraiment intégrer toutes les chambres de commerce et tous les nouveaux réseaux qui se développent actuellement » dans la diversité.

 

Scotiabank en terrain conquis

« Scotiabank est un sponsor très fier de la Chambre de commerce latino-américaine du Québec. La CCLAQ offre une grande variété d’activités pour ses membres, mais le plus important encore, ils visent l’excellence dans tout ce qu’ils font », a, de son côté, félicité Fabiola Sicard, la directrice des Marchés latino-américains de la Scotiabank, en entrevue à Médiamosaïque.

Évoquant leur percée au Québec, Mme Sicard soutient que « c’est intéressant de voir comment les Québécois d’origine latino-américaine sont actifs et ils réussissent assez bien dans des arènes différentes, que ce soit dans le milieu des arts, à but non lucratif, le secteur privé et le gouvernement. Nous avons été aussi heureusement étonnés d’apprendre qu’ils ont gagné le prix la Meilleure Jeune Chambre de commerce au Québec. »

À son avis, et nous la citons, « ce n’est pas un secret que Scotiabank a un intérêt spécial pour l’Amérique Latine comme nous avons une longue histoire et une présence très forte dans la région. Aujourd’hui, nous avons des opérations au Brésil, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, le Salvador, le Guatemala, le Mexique, le Panama, le Pérou, Porto Rico et le Venezuela. Dans la région entière nous avons plus de 1,500 succursales, environ 2,700 ABMS et nous employons 35,000 personnes. La contribution des Américains latins ne se limite pas à nos opérations dans cette région; de nos jours beaucoup d’entre eux travaillent ici au Canada. »

La FTQ embarque également

Pas question pour la plus grande centrale syndicale du Québec (600 000 membres), qui détient des actifs de plus de six (6) milliards de $CAN, de rater le train. « Au niveau de la FTQ, on veut attirer les gens des communautés culturelles au même titre qu’on avait voulu faire de la place aux femmes », a laissé entendre Jean Laverdière du service des Communications de la FTQ, en entretien à l’Agence de presse Médiamosaïque.

Selon Laverdière, « la FTQ (Fédération des travailleurs du Québec) veut de plus en plus être présente dans ce genre d’activités, on veut être plus proche des gens ». Citant les officiels ayant pris la parole, Laverdière explique que « la FTQ est à l’image de la société québécoise. Nous ne sommes pas parfaits, mais de temps en temps nous nous regardons en face pour corriger ce qui mérite de l’être. »

« Les communautés culturelles, pour la FTQ, pour le milieu syndical, ce sont des gens qui comptent beaucoup pour nous. C’est très important, on n’en a pas assez dans nos rangs. Nous avons pour devoir d’aller les chercher, on en amène de plus en plus et on veut continuer en ce sens », s’est engagé Jean Laverdière qui a admis que le mandat et la mission de la FTQ doivent être mieux connus auprès de ces nouvelles couches de la population.

 

L’approche favorisée à la CCLAQ

Questionné sur la présence très remarquée de plusieurs de ces grandes entreprises ou institutions qui viennent en support à ce gala et la quasi-absence des entreprises de la communauté, l’administrateur de la Chambre de commerce latino-américaine du Québec, Saul Paolo, précise que « la CCLAQ a réservé de la place à tout le monde. Nos activités et nos projets sont connus de tout le monde».

« La CCLAQ, c’est une organisation dynamique qui trouve sa force dans la deuxième génération de Latino-américains au Québec mais qui sait aussi se faire connaître à l’extérieur de la communauté et est devenue un trait d’union ou un pont entre la communauté et la société et l’économie québécoise », a expliqué Paolo.

Pour lui, « ce n’est pas qu’on minimise, au contraire, on valorise l’apport de la communauté. Ce qu’on veut, c’est de faire connaître avant tout le travail, les talents, les projets de la communauté auprès des grandes entreprises de la société. »

Pour illustrer le sens de sa démarche, Saul Polo informe qu’ « il y avait juste une seule personne d’origine hispanique représentant les entreprises au sein du jury. Il y a en ce sens à la CCLAQ une volonté de nous rapprocher davantage de ces grandes entreprises qui, jusqu’à présent, ne savent pas comment, ne développent pas assez de stratégies pour courtiser ces 1,5 millions de Québécois d’origines diverses qui consomment leurs produits. »

 

LIRE aussi:

 

 

MEDIAMOSAIQUE.Com Articles reliés:

PHOTOS MÉDIAMOSAÏQUE/Cr: Hubert Molaire et Chamsi Dib

-En haut: Tony Santella, chef divisionnaire et directeur des ventes chez Bell Canada, Jean Laverdière du service des Communications à la FTQ et Rémy Paris directeur d’agence à Allstate Canada.
-En bas, Winston Chan, président du conseil d’administration du Regroupement des jeunes chambres de commerce, Jacqueline Estrada, présidente de la CCLAQ, Juan Pablo Saad, trésorier de la CCLAQ, Jaime Basurto, secrétaire du CA de la CCLAQ et Saul Polo, administrateur au conseil d’administration de la CCLAQ à Le Madison.