Pour la Diversité en général et pour la communauté noire du Québec en particulier, toutes sensibilités politiques confondues, Emmanuel Dubourg est perçu comme une étoile montante sur la scène politique québécoise.
Élu et réélu dans le comté de Viau, Dubourg, qui n’a pourtant jamais milité en politique avant qu’il ne soit déniché en 2006 par le Parti libéral du Québec (PLQ), avoue cependant, dans ces témoignages qu’il a soumis à l’Agence de presse MÉDIAMOSAÏQUE, que le fait d’avoir été couronné lauréat du Mois de l’histoire des Noirs a eu un effet retentissant sur sa carrière.
Dans les lignes qui suivent, ce comptable agréé et ex-professeur de cégep et d’université qui ne tarit pas d’éloges envers la Table du Mois de l’histoire des Noirs, esquisse son autoportrait tout en souhaitant que son parcours à succès puisse inspirer les membres de sa communauté d’origine dans leur processus d’intégration au Québec.
Par Emmanuel Dubourg, CA*
En 2006, j’ai été choisi lauréat par la Table du Mois de l’Histoire des Noirs. Le conseil d’administration m’avait demandé de choisir une devise comme tous les autres lauréats et j’avais indiqué : « Pour réussir, il faut de la persévérance, de la discipline et de la passion pour ce que l’on fait ». C’est peut-être ce qui a poussé la Table à retenir ma candidature.
Depuis mon jeune âge, je mettais en pratique cette devise sans avoir pu l’exprimer aussi clairement au préalable. J’ai toujours été studieux, sans doute parce que mes parents qui accordaient beaucoup d’importance à l’éducation, m’avaient transmis le goût d’apprendre.
J’ai complété mon MBA pour cadres à l’UQÀM après avoir obtenu les trois titres professionnels en comptabilité, CA, CMA et CGA avec la mention 3è au Québec en Vérification. Avais-je besoin de tout ce bagage pour occuper le poste de chef d’équipe à Revenu Canada ? En tout cas, j’ai rapidement exercé différents postes de gestion avec des responsabilités grandissantes dont le premier Chef, Économie clandestine.
Est-il possible pour une minorité visible d’atteindre des sommets professionnels au Québec ?
Oui sans nul doute. C’est possible dès qu’on se prend en main. Pour moi, se prendre en main c’est d’abord s’engager dans son milieu et dans son travail. Moi je l’ai fait : 20 ans dans la fonction publique, à enseigner au cégep et à l’université, à m’impliquer bénévolement dans ma profession, à travailler à titre de consultant en fiscalité en Afrique de l’Ouest et j’en passe… Se prendre en main, c’est aussi apprendre à développer son réseau : rencontrer des gens pour ouvrir ses horizons pour connaitre et aussi se faire connaître.
Parlant de réseautage, c’est d’ailleurs durant les célébrations du Mois de l’Histoire des Noirs à l’Hôtel de ville de Montréal que j’ai serré la main pour la première fois d’une députée, d’une Noire, Yolande James. Voilà, c’est parti, me voilà avec un réseau plus large, un réseau politique qui jusque-là m’était inconnu.
En 2006, le titre de lauréat du Mois de l’Histoire des Noirs m’a fait sortir de mon confort. La présidente de la Table m’avait demandé d’aller partager mon enthousiasme, ma détermination mais surtout mon désir de réussite. J’ai écouté son conseil. Je suis allé faire des conférences à des jeunes dans des écoles, dans une prison à Laval en leur disant que c’est possible au Québec. J’avais beaucoup à leur dire, d’autant plus que 2006 était l’année de récoltes. Mon sens de la rigueur, ma ténacité et ma passion pour le travail m’ont en effet, valu plusieurs distinctions dont le prix CA Émérite de l’Ordre des comptables agréés, le prix Hommage de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal,
Cette année-là, j’avais décidé de prendre ma carrière en main. Je cherchais de nouveaux défis et je demeurais à l’affût d’opportunités professionnelles. J’étais sur le point de faire mon entrée dans un grand cabinet du centre-ville de Montréal après avoir passé 3 entrevues avec l’associé principal quand le Parti libéral du Québec a frappé à ma porte. Voilà que rapidement je rencontrais les décideurs du parti ainsi que le Premier ministre, M. Jean Charest.
Emmanuel en politique ? L’éventualité de relever ce défi devenait très stimulant à mes yeux. Je changeais de carrière en y apportant toute mes expériences accumulées. Mes implications m’ont aidé à définir mon engagement. Je n’avais aucun bagage politique, mais je voulais apporter une plus grande contribution à l’essor du Québec. Je me disais qu’en faisant le saut en politique, je découvrirais les rouages de l’appareil gouvernemental, je comprendrais la dynamique politique dans l’optique d’améliorer la qualité de vie des gens. Et par ce choix, j’avais en plus l’honneur de représenter d’une certaine manière, ma communauté d’origine.
En toute modestie, j’apportais au Parti libéral du Québec ma formation canadienne avec un intérêt marqué pour les questions touchant l’économie et la fiscalité, mon expérience canadienne et internationale, ma sensibilité aux différentes communautés et mon sens de l’engagement.
Depuis 20 ans, la Table ronde du Mois de l’Histoire des Noirs s’efforce de dénicher pour nous ces femmes et ces hommes comme moi, des communautés noires, qui façonnent notre Québec avec tant d’ardeur. Oui, je crois qu’avoir été récipiendaire du prix de la Table du Mois de l’Histoire des Noirs a propulsé ma carrière. Cela m’a ouvert d’autres horizons et a renforcé mon désir de me réaliser. Après deux (2) mandats à titre de député au sein du gouvernement du Québec, ma devise n’a pas changé.
Emmanuel…
* L’auteur est député libéral de Viau et
adjoint parlementaire au ministre des Finances
www.emmanueldubourg.ca
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PHOTOTHÈQUE MEDIAMOSAIQUE.Com (Emmnauel Dubourg alors qu’il venait d’être recruté par le PLQ. Sur la photo, il prenait la parole sous les yeux du premier-ministre du Québec, Jean Charest, et de la députée de Nelligan, actuelle ministre de la Famille, Yolande James)