Dr Benkhalifa: «Un nouveau désordre mondial» échappe au contrôle de l’ONU (PUBLICATION)

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MONTRÉAL – S’il refuse de nier l’utilité de l’ONU auprès de laquelle il bosse à titre d’expert international pour le compte de plusieurs ONG à New York et à Genève, le politologue et écrivain Mohamed Benkhalifa croit cependant en l’existence, pour le citer, d’un « nouveau désordre mondial », qui s’impose, selon lui, depuis que la planète ne vit plus sous l’ère de « l’équilibre de la terreur » ou l’hégémonie des tenants des blocs Est/Ouest.

S’appuyant sur certaines prédictions ou réflexions philosophiques formulées, entre autres, par Raymond Aaron, Samuel Huntington, Hubert Védrine, Dr Benkhalifa a illustré cette configuration de l’ordre mondial actuel par les tensions qui ont donné lieu à des conflits récemment au Kosovo, à la guerre du Golfe, au terrorisme international, aux confrontations autour du protocole de Kyoto, etc.

 

Une conférence courue

En effet, cette thèse, brillamment soutenue par ce politologue né en France, a été accueillie à la Place des Arts par une salle bien remplie lors d’une conférence-débat organisée par La Magnétothèque et l’Organisation Non Gouvernementale (ONG) PLAC 21  en association avec le Festival du Monde Arabe (FMA), avait constaté sur place un journaliste de l’Agence de presse «Média Mosaïque».

«Diversité et désordre mondial:  » L’éthique de la responsabilité face au défi du rapprochement des peuples et des cultures »», tel a été le thème de cette activité réalisée dans le cadre de l’«Année internationale du rapprochement des cultures» décrétée par l’Assemblée générale des Nations-Unies sous l’égide de l’Unesco.

Quelques minutes avant l’intervention du conférencier, des prestations artistiques a capella de chants sacrés grégoriens, soufis et amérindiens, ont été servies à l’assistance qui a réagi également par une ovation debout. Question de démontrer, le temps de l’interprétation d’une chanson, la beauté de ce qui peut résulter d’une oeuvre collective, émanant de cultures diverses.

Dr Benkhalifa, l’auteur, le philosophe

Cette rencontre a également permis au public du jour de découvrir un Dr Benkhalifa capable d’exposer, à la fois, sa rationalité d’expert, sa dimension plus humaine et subjective, son élasticité poétique et notamment son sens ethique. Une métamorphose rendue possible grâce à la sortie simultanée, lors de cette soirée, de son dernier ouvrage audio réalisé par La Magnétothèque.

En effet, dans ce livre audio, intitulé à juste titre «Pouvoir d’éthique, dialogues sur le dépassement de l’impuissance», l’auteur presse les humains qui peuplent la planète aujourd’hui d’adopter un comportement responsable qui puisse impérativement tenir compte du bien-être des générations successives ou futures.

 

Benkhalifa, le «patriarche» responsable

Insistant sur l’urgence d’agir, l’auteur s’est pris lui-même en exemple. L’«immortel», Dr Benkhalifa, qui est actuellement dans la mi-quarantaine, se considère plutôt âgé «de 45 ans + plusieurs milliards d’années», des propos qui ont fait sourire l’assistance. Une affirmation qu’il justifie en se définissant logiquement comme «le produit de la maturation d’un long processus…».

Et s’il ne peut se plaindre de l’héritage auquel il a droit, éthiquement parlant, le penseur se dit, par extrapolation, redevable envers sa progéniture lointaine. « J’ai une seconde responsabilité de veiller sur tous mes gestes. Parce que, dans mes gênes, dans tout ce qui me compose, j’ai la vie. C’est-à-dire que, mon arrière-arrière petit-fils est en moi. Donc, l’homme ou la femme qui va naître dans dix mille ans est en moi aujourd’hui», a juré le philosophe qui a épaté une fois de plus son auditoire montréalais.

 

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PHOTOS MEDIAMOSAIQUE.Com ( En haut le Dr Mohamed Benkhalifa interrogé par l’animateur de la soirée autour de la publication de son livre audio le 1er novembre 2010 à Montréal. En bas, il prononçait sa conférence axée sur le thème «Diversité et désordre mondial» et une vue de la salle du Foyer Théâtre Maisonneuve, à la Place des Arts, bondée pour l’occasion)