«C’est le malheureux constat que je viens de faire en arrivant dans Rosemont», a révélé François Croteau, en entrevue à l’Agence de presse «Média Mosaïque», quelques mois après avoir été élu et installé comme maire de l’arrondissement Rosemont-La Petite Patrie.
Selon le maire, «une bonne partie de la population multiculturelle qui réside dans Rosemont, concentrée dans certains secteurs, constitue des grosses poches de pauvreté. On a plusieurs enjeux sociaux sur lesquels on va devoir travailler».
Aucune passerelle entre les groupes
Autre constat : Croteau dit noter qu’«il y a beaucoup de groupes ou d’associations qui se forment pour venir en aide à ces gens défavorisés mais qui ne sont pas interconnectés, pas de concertation forte encore entre ces associations et groupes», a-t-il déploré.
«Nous, comme nouvelle administration, on veut que ces gens-là travaillent en concertation. On veut favoriser le dialogue entre eux pour apporter le maximum de soutien à ces gens de différentes communautés parce que les élus ne pourront pas y arriver seuls», a tranché le jeune édile.
Géographie de ces «poches de pauvreté»
Dans ledit arrondissement, ces populations moins nanties se concentrent, a-t-il situé, «entre Papineau et Christophe-Colomb, dans certains secteurs au nord de Beaubien jusqu’à Bellechasse où d’ailleurs il y a beaucoup d’églises de différentes confessions dans ce quadrilatère et elles servent de facilitatrices pour ces communautés».
«Le secteur du sud de la Petite Patrie où il y a les garages de la STM, tout le secteur qui est en bas de la Petite Italie, c’est des secteurs terriblement pauvres où il y a de nouvelles communautés qui viennent s’y installer», a-t-il ajouté en déplorant paradoxalement l’érection de plusieurs pans de condos de luxe dans le même environnement, drôle de contraste!
Une intervention s’impose
Déjà défavorisé écologiquement, de par la façon dont il a été construit, (des îlots de chaleur importants, peu d’espaces verts), voilà que la pauvreté se répand dans cet arrondissement à forte sensibilité péquiste, s’est inquiété le maire, qui ne baisse malgré tout pas les bras.
«La diversité en milieu urbain c’est enjeu important. Il faut qu’elle soit saine, il faut qu’on la fasse dans les meilleures conditions possibles, favorables à sa vitalité et quand ça évolue mal cela peut créer de gros problèmes sociaux : l’intolérance, du jugement, des préjugés, des conflits, de la pauvreté. Il faut s’y attaquer», a promis François Croteau.
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PHOTO MEDIAMOSAIQUE.Com (Le maire de Rosemont-La-Petite-Patrie et doctorant en études urbaines de l’UQÀM et collaborateur à la Chaire de responsabilité sociale et de développement durable, François Croteau)