Frantz et Monica, deux mois après (SCÈNE MUNICIPALE)

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MONTREAL-NORD (MEDIAMOSAIQUE) – «Nous sommes prêts à prendre notre place, la relève est présente», telle est l’interprétation que Monica Ricourt et Frantz Benjamin se font de leur victoire sans équivoque lors des élections municipales montréalaises du 1er novembre 2009.

En effet, deux mois après leur arrivée à l’hôtel de ville de Montréal où leur imposante communauté d’origine répondait pourtant aux abonnés absents, les deux jeunes élus n’ont pas caché leur satisfaction d’avoir symbolisé «l’espoir» et «incarné le changement» pour la majorité de ceux qui se sont présentés aux urnes, notamment dans leurs districts respectifs.

L’appui des Haïtiens «déterminant»

Rendant un double hommage à la société d’accueil et à la communauté haïtienne, Monica Ricourt et Frantz Benjamin ont pris le soin de vanter cette dernière dont l’appui s’était révélé crucial, voire «déterminant» dans leur victoire dans les districts électoraux de Saint-Michel et d’Ovide-Clermont.

«Il y a plusieurs personnes qui doutaient encore de nos chances de remporter la mise dans Saint-Michel. Les électeurs ont parlé. Et par rapport à cette victoire, je peux vous assurer que la communauté haïtienne de St-Michel a été déterminante», s’est félicité M.Benjamin lors de cette entrevue exclusive accordée à l’Agence de presse Médiamosaïque.

Revanche d’une nouvelle génération?

Ils refusent de jeter le blâme sur leurs aînés qui ont très peu marqué le paysage politique au Québec malgré leur présence vieille de plus d’un demi-siècle. Leur percée, quoique tardive, est «une continuité, une suite logique des choses. C’est des gens qui ont travaillé énormément pour qu’on puisse prendre notre place», a plutôt nuancé Monica Ricourt.

«Oui, nous sommes jeunes, nous sommes en train de prendre notre place, mais on a également fait nos preuves au niveau académique et (en termes d)’implication et ce n’est pas pour rien que Frantz Benjamin a été nommé conseillé associé pour les communautés culturelles à la Ville de Montréal, ce n’est pas pour rien également que j’ai été nommée au conseil d’administration à la STM (Société de Transport de Montréal)», a justifié l’ex-attachée politique de la ministre québécoise Line Beauchamp.

Frantz Benjamin croit, de son côté, qu’«on ne fait pas une communauté en faisant table rase. On fait une communauté en additionnant nos forces». Selon lui, «ma génération doit pouvoir compter sur l’expérience de ses aînés et c’est à partir de cette expérience de nos aînés qu’on va pouvoir avancer ensemble pour ne pas répéter les mêmes erreurs, si des erreurs il y en a eues…»

Tremblay et «Union Montréal» vénérés

Benjamin a salué au passage le leadership du maire Gérald Tremblay, «qui a été le seul des candidats à avoir déjà foulé le sol d’Haïti», a-t-il rappelé. En chœur avec Monica Ricourt, l’écrivain et ex-président du CIM (Conseil interculturel de Montréal) se dit redevable envers le parti «Union Montréal» qui a, selon lui, «rendu possible l’élection des deux seuls élus d’origine haïtienne sur la scène municipale».

Enfin, lors de cette entrevue pour laquelle les deux élus avaient spécialement fait le déplacement au Complexe Cristina, Frantz Benjamin a pris le soin de convier les Montréalais d’origine haïtienne à se défaire du carcan de la division qui a sapé, depuis des lustres, tout effort collectif visant à faire avancer cette communauté au Québec.

 

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Voir quelques extraits (Vidéo) de cette entrevue exclusive!

http://www.youtube.com/watch?v=7V0S32-7vLA

PHOTO MEDIAMOSAIQUE.Com (Les conseillers municipaux d’origine haïtienne, Frantz Benjamin et Monica Ricourt en train de répondre aux questions de l’Agence de presse «Média Mosaïque». Photo/Caméra/Montage: Jean-Rony Lubin)