MONTRÉAL – Tellement «fiers» de voir de visu l’héritage légué par le feu roi Henry Christophe aux gens du Nord d’Haïti en particulier, aux Haïtiens et aux Noirs en général, les membres de la délégation canadienne qui a récemment visité Haïti n’ont pas hésité à inventer ce néologisme «christofier».
Plus approprié que «christophien»?
Ordinairement, les Nordistes d’Haïti adorent bien se faire appeler «christophiens», un terme qui évoque les moments de gloire, de fierté, d’abondance ou de prospérité, mais surtout l’érection d’infrastructures gigantesques et inimaginables à la grandeur de l’ex-Royaume du Nord.
Ce nouveau mot «christofier», qui associe directement le nom du roi à la fierté, semble de toute évidence, très approprié pour désigner les habitants du Cap-Haïtien et de ses environs, nostalgiques d’une gouvernance à succès qui s’était malheureusement circonscrite aux frontières du royaume et non à l’échelle du territoire national (Haïti était à l’époque (1806-1820) divisée en deux État : le Royaume du Nord et la République de l’Ouest sous la férule du général président Alexandre Pétion).
Témoignages de fierté
Médiamosaïque a appris que ce sentiment de fierté est partagé tant par les Canadiens dits «de souche», membres de cette délégation, que par, il va sans dire, les Canadiens d’origine haïtienne qui, auparavant, avaient entendu parler de la Citadelle Laferrière sans avoir eu l’opportunité de s’y rendre.
«Nous sommes tous devenus des christofiers», a scandé, éberluée, après avoir approché physiquement l’ouvrage de celui qui fut surnommé le «roi bâtisseur» ou «roi civilisateur», la présidente de la Jeune Chambre de commerce, Kerlande Mibel, en entrevue à l’Agence de presse Médiamosaïque.
Propos similaires de la part de Junia Barreau, vice-consule aux affaires économiques au Consulat d’Haïti à Montréal, membre de la délégation. «Après ce que je viens de voir dans le Nord, il n’y a pas de commune mesure», a reconnu Mme Barreau, originaire du Sud-est d’Haïti, une région rivale qui lorgne également des capitaux pour développer son tourisme.
La Québécoise Mélanie Hébert, présidente de la compagnie «Zone Interkom», confirme, de son côté, avoir été «fortement impressionnée» par les vestiges laissés dans le Nord d’Haïti dûs à la gouverne d’Henry Christophe. «Même si je suis une étrangère, je suis aussi christofière par rapport à ce que j’ai vu à la Citadelle», a-t-elle confié en soulignant que ce potentiel historique peut grandement servir à développer le tourisme en Haïti.
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PHOTOS MEDIAMOSAIQUE.Com/Courtoisie de la délégation (En haut, les membres de la délégation posent au sommet de la Citadelle Laferrière du roi Henry Chrsitophe. En bas, une vue aérienne montrant la Citadelle)