MONTRÉAL – Les sceptiques trouveront peut-être que cette première campagne télévisée diffusée pendant seulement quatre semaines ne constitue tout simplement qu’une campagne de relations publiques. Qu’à cela ne tienne ! Donnons la chance au coureur et attendons de voir les effets de cette publicité qui, comme celle sur l’alcool au volant ou sur le port de la ceinture de sécurité pour diminuer les accidents de la route, peuvent amener le public à être plus réceptif au message de sensibilisation.
En dépit des points de friction qui existent entre la société d’accueil et les nouveaux arrivants, il convient de noter que l’immigration est une nécessité pour pérenniser le fait français, assurer la croissance de la population québécoise et la vitalité économique, et particulièrement celle des régions. La régionalisation équitable de l’immigration est une des solutions à la pénurie de main-d’œuvre des régions.
Impacts éventuels
Il est encore trop tôt pour pouvoir évaluer les impacts de cette publicité sur la population et les entreprises et pour en mesurer les effets. Par contre, il est certain que la sensibilisation des petites et moyennes entreprises vise à mieux les informer sur les critères de sélection et le choix des immigrants reçus. En étant mieux informés de la rigueur du processus de sélection et de la richesse du potentiel professionnel identifié, les employeurs devraient se montrer moins réticents à embaucher les immigrants compétents.
Une telle campagne nationale de sensibilisation sur la politique d’intégration, a-t-elle donné un nouvel espoir aux immigrants dans un contexte de ralentissement économique ? On l’espère, en tout cas. On éviterait de faire « l’impasse sur les 40 000 personnes qui, année après année, sont devenues indispensables à la survie de cette société », avait elle-même admis Josée Boileau récemment dans Le Devoir.
Rappel des faits
À noter que, cette campagne, ayant mis l’accent sur le thème «L’avenir du Québec ne peut s’écrire sans l’immigration», a été lancée par la titulaire du MICC, Yolande James, lors de la 7e semaine québécoise des rencontres interculturelles (SQRI) qui s’était tenue du 28 septembre au 4 octobre 2009.
Soulignons que, les organismes communautaires qui ont développé une expertise dans l’intégration socioprofessionnelle des immigrants demandaient depuis longtemps la concrétisation de cette initiative. La Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI), regroupement national de plus de 130 organismes voués à l’établissement et à l’intégration des refugiées et immigrants ainsi qu’à la défense de leurs droits, s’est, de longue date, fait porteuse de cette recommandation.
Médias: de la visibilité positive s’impose
L’intégration des immigrants ne peut se faire sans la sensibilisation des acteurs de la société. Les médias qui constituent un miroir de cette société pourraient être un allié de taille dans la mission de sensibilisation et de promotion. En modérant un certain sensationnalisme, la presse peut présenter les divers enjeux touchant la problématique socioéconomique des Néo-Québécois.
Une équipe du Québec, définitivement ouverte sur le monde, est à même de renforcer un sentiment d’appartenance des personnes venues d’ailleurs. Cette masse critique, une fois atteinte, ouvrira la voie à une participation pleine et entière des 165 communautés culturelles à la société québécoise.
PHOTO MEDIAMOSAIQUE.Com/Cr MICC (Yolande James, tout sourrire, en train de répondre aux questions des journalistes, lors du lancement de cette campagne publicitaire)