Contre toute attente, «l’achat équitable» a atteint sa vitesse de croisière en 2008 dans certains pays d’Europe en dépit de la morosité de l’économie, à en croire un nouveau sondage international.
À titre d’exemple, en Suède, on évalue à 75% l’augmentation du volume de ventes des produits étiquetés «certifiés». Aux USA, paradoxalement, la croissance ne dépassait pas 10% au cours de l’année 2007, a appris l’Agence de presse «Média Mosaïque».
«Avec les effets dévastateurs de la récession et de la crise du crédit, les producteurs ont besoin du commerce équitable plus que jamais», a analysé le directeur de l’Organisation internationale des accréditations équitables, Rob Cameron, dans un communiqué.
Des propos qui concordent avec l’observation faite au Québec par Corinne Gendron. Cette dernière vient effectivement de publier un ouvrage en ce sens sous le titre «Quel commerce équitable pour demain»?
Au micro de «La Presse», Mme Gendron a estimé que «le choix équitable est plus important que la dimension prix pour ces consommateurs qui sont généralement dans la portion plus instruite de la société».
Si cette «démocratisation» du commerce équitable est «une bonne nouvelle» pour Corinne Gendron. Entendez par-là, le fait que le grandes entreprises embarquent dans le mouvement. Elle conseille cependant aux promoteurs de l’équitable de faire preuve de retenue, de prendre un peu de recul pour que cette croissance ne soit pas une embellie passagère.
«Il faudrait prendre un temps d’arrêt. Il faut que le mouvement équitable regarde son succès, y réfléchisse et se lance dans une seconde vague», a prévenu la professeure au département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’UQAM.
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