MONTRÉAL – Alertée en vain à trois reprises à intervenir auprès des Shafia, la DPJ fait aujourd’hui son mea-culpa. La Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) avoue avoir minimisé l’éventualité de ce qu’il convient désormais d’appeler » un crime d’honneur « , comme l’ont attesté les tribunaux.
Dans un communiqué de presse reçu à l’Agence de presse Médiamosaïque, la DPJ admet que la tragédie qui a coûté la vie aux trois filles des Shafia constitue » un événement sans précédent « . Ce drame » est venu bousculer nos paradigmes en matière de protection de la jeunesse « , écrit la Direction de la protection de la jeunesse qui a, pour une fois, concédé que son expertise est limitée et que celle-ci peut également se révéler inadaptée aux réalités de la diversité.
Des chiffres bouleversants
» Au 31 mars 2011, à Montréal, plus de 7500 enfants, jeunes et familles recevaient des services du CJM-IU et des CJFB en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse (LPJ). De ceux-ci, près de 50 % étaient issus de communautés culturelles minoritaires identifiables » a révélé le communiqué.
À la lumière de ces chiffres bouleversants, les directrices de la protection de la jeunesse du Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire (CJM-IU) et des Centres de la jeunesse et de la famille Batshaw (CJFB) conviennent qu’ il est urgent que la DPJ recrute dans la diversité pour mieux appréhender et prévenir d’autres drames autant ou moins spectaculaires comme celui des Shafia.
» Ce crime d’honneur s’impose maintenant comme une éventualité tangible qui prescrit que nous consolidions nos façons de faire et nos liens de collaboration avec les experts de ces questions « , écrivent Michelle Dionne et Madeleine Bérard respectivement directrices de la protection de la jeunesse (DPJ) au CJM-IU et aux CJFB.
Rejointe au téléphone par la rédaction de l’Agence de presse Médiamosaïque pour mieux expliciter sa pensée, Michelle Dionne n’était toutefois pas disponible pour répondre à nos questions, a laissé entendre sa chargée des communications, Julie Grenier.
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PHOTOTHÈQUE MEDIAMOSAÏQUE/PC (Le père et le fils Shafia à leur sortie du tribunal. En bas, les lieux de la scène fatale qui a coûté la vie à Zainab, 19 ans, Sahar, 17 ans, Geeti, 13 ans, et Rona, 53 ans)