MONTRÉAL – Une voix de plus monte au créneau pour dénoncer le manque d’ouverture envers les artistes issus de la diversité qui caractériserait le milieu du showbiz de la Belle Province: il s’agit de celle de la Québécoise Christine Atallah.
Milieu «mainstream» hermétique
Née pourtant au Québec, de parents d’origine libanaise ayant immigré à Montréal au début du siècle dernier, Christine Atallah refuse de comprendre pourquoi on tient encore à associer «Le Liban» à son nom à chaque fois qu’elle doit performer quelque part. «Je suis une vraie Québécoise, pas vrai!», a-t-elle lâché en rigolant en entrevue à l’Agence de presse Médiamosaïque.
Mme Atallah, qui chante depuis sa tendre enfance avant de se lancer véritablement en 2003 dans une carrière professionnelle avec les Bassalindos, refuse d’y croire, mais se voit, malgré tout, forcée d’interpréter l’hermétisme du milieu «mainstream» québécois à son endroit en raison de la consonance arabe de son nom.
Ne plus «garder le nom Atallah»?
«Moi, qui adore tellement le Québec, j’aurais bien aimé qu’un de mes parents soit Québécois de souche, peut-être j’aurais plus percé, peut-être que je ne devrais pas garder le nom Atallah», s’interroge celle qui se prénomme «la diva rebelle» dans un reportage voué exclusivement à sa carrière diffusé sur le site de Radio Canada International.
Dans ce court métrage vidéo, réalisé par la journaliste Nadia Zouaoui dans le cadre du concours «Racines» de RCI, visionné par un journaliste de Médiamosaïque, la jeune femme a pris, hélas, la peine de préciser que «le nom Atallah… mais, c’est tellement beau hein! Cela signifie : don de Dieu. J’ai le Christ dans mon prénom!».
Un paradoxe omniprésent
Christine révèle par ailleurs que le pseudo «diva rebelle» lui colle encore la peau pour avoir osé affronter ses parents qui étaient ultra sévères à son endroit. Elle a souhaité devenir une artiste contre les voeux de ces derniers qui lui préféraient une «profession viable» aux yeux de sa communauté d’origine. Elle s’opposait fermement aux traditions culturelles arabes consacrant la primauté des droits des mâles sur les femelles dans le giron familial.
«C’est curieux et paradoxal, je suis Québécoise née au Québec, pas ailleurs au Canada, et l’on me refuse ce droit de me sentir pleinement Québécoise alors que mes amis arabes me disent: toi, tu n’es pas tout à fait Arabe», a fait remarquer à Médiamosaïque Mme Atallah qui n’épargne jamais ses interlocuteurs de sa bonne humeur et de ses éclats de rires.
Un milieu plutôt favorable aux «couples mixtes»?
Si elle pense que la société n’est pas fermée en soi, Mme Atallah pense toutefois que «le milieu du showbiz l’est. En tout cas, c’est mystérieux». Évoquant quelques rares cas de réussites artistiques issues de la diversité au Québec, la Montréalaise a souligné que la plupart d’entre elles ont un membre de la famille rapprochée qui gravite autour du milieu.
«Ceux qui finissent par s’infiltrer dans ce club ont un membre de leur équipe ou un parent dans la famille showbiz qui est Québécois de souche», a-t-elle soutenu en faisant référence, entre autres, à Lynda Thalie, dont Patrick Cameron, «qui connaît bien ce monde», a-t-elle rappelé, n’est rien d’autre que le manager et le mari de la star d’origine algérienne.
Visionnez ce reportage vidéo!
http://racines.rcinet.ca/video/329/La-diva-rebelle-par-Nadia-Zouaoui
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PHOTO MEDIAMOSAIQUE.Com/Cr BV Google (Image tirée du vidéoclip d’une chanson interprétée par la chanteuse Christine Atallah)