MONTRÉAL (MÉDIAMOSAÏQUE) – Boucar Diouf a définitivement troqué son doctorat en océanographie, acquis patiemment et sérieusement sur les bancs de l’Université du Québec à Rimouski (UQÀR), contre la scène humoristique québécoise. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme, dit le vieil adage; une manière euphémisée de dire que si l’Afro-gaspésien a dû mettre sur la glace ses fameuses théories sur «les adaptations au froid des poissons (la thèse de son Ph.D)», celles-ci reviennent toutefois en filigrane et en force dans les sketches savamment conçus par l’humoriste qui vient d’être élevé au rang de Personnalité de l’Année 2013 dans le cadre du TOP 20 de la Diversité.
Avec lui, l’humour a de la substance, du contenu. On est loin du nivellement par le bas, loin de l’overdose de jokes dont la quintessence est faite, trop souvent, de faits divers, de banalités peu instructives. Sa grande culture, son bagage intellectuel, sa profondeur, transparaissent, Bernard Drainville dirait, de manière «ostentatoire» dans ses productions. Son talent, sa pédagogie et son expérience de prof lui permettent aussi de bien doser et de trouver le bon ton pour faire passer son message auprès des Québécois, toutes catégories sociales confondues.
Le public se l’arrache et en redemande. Ce Sénégalais de naissance, qui a conquis femme et pays au Québec, n’a pas tardé à se faufiler parmi les grands noms de la scène de l’humour. Sa recette n’est pourtant pas compliquée: un mix des histoires les plus inimaginables de la brousse africaine, un condensé coloré et efficace des us et coutumes de son père ou de son grand-père versus nos pratiques modernes, nord-américaines ou occidentales. Le style propre à Boucar Diouf met l’accent notamment sur les différences culturelles, l’intégration des immigrants, son propre vécu de nouvel arrivant qui a débarqué au Québec en 1991, à Rimouski, pour y faire des études supérieures, et la chimie ou les liens qu’il a tissés avec les gens de son pays d’adoption.
De l’humour qui a fait mouche à l’expansion du phénomène Diouf, Boucar, à qui le Jury du Gala des Lys de la Diversité du Québec a octroyé le Grand Prix Hommage 2013, est devenu aussi très rapidement un grand nom de la télé au Québec. En 2004, il a eu un rôle important dans le film Le bonheur c’est une chanson triste. Depuis 2007, il est coanimateur et chroniqueur à l’émission de télévision Des kiwis et des hommes, pour laquelle il a été chroniqueur en 2005 et en 2006. Il a été chroniqueur pour l’émission La fosse aux lionnes en 2006.
Il a également été porte-parole pour l’évènement 24 heures de science en 2008 et 2009 ainsi que pour les festivités de la Fête nationale du Québec 2009 de même que Marie-Chantal Perron et Chantale Trottier. Des publications telles que (Sous l’arbre a palabres, mon grand père disait...), (La Commission Boucar pour un raccommodement raisonnable aux éditions), sont signées Boucar Diouf. Il a été la Révélation de l’année 2005 au Grand Rire de Québec et Lauréat du Prix Jacques-Couture 2006 (prix remis par le ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles).
Bravo encore au « fils d’éleveurs de zébus et de cultivateurs d’arachides » , comme il se décrit lui-même, ou encore Félicitations au grand Boucar, maître de son destin, « de la savane à la neige »!
* Qui sont-ils les Lauréats de la 1ère Édition du TOP 20 de la Diversité ?
* Microtrottoir – (Grands Prix Mosaïque (Gala des Lys de la Diversité) 2014 – (2e Édition)