Arol Pinder se moque de Varda et d’Angélil

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Ces derniers jours, il flotte sur le Québec un vent immonde de confessions des personnalités, trop longtemps vénérées dans la sphère médiatique québécoise. Personne n’est dupe! De René Angélil, le vieillot, grand manitou de la tribu Dion à l’hystérique Varda Etienne, on est assailli de toutes parts. Ouf ! s’écrierait Denise Bombardier.

 

 

Que peut-il encore révéler, Angélil, que nous ne sachions déjà, franchement !

Evidemment, il est de la nature des esprits vaniteux de se plier hypocritement toutes les fois qu’il s’agit de ces poncifs fabriqués, de ces maçons de la tour des pseudo-artistes à la Star Académie, de ces bailleurs de fonds au centuple. Ces esprits, dis-je, n’ont que très rarement le courage d’examiner les arrières plans; ils croupissent dans la fange de la servitude et de la vénération de leurs patrons.

Par simple curiosité intellectuelle et citoyenne, je me suis imposé le devoir de parcourir des yeux la biographie de l’homme Angélil, dont tous les médias s’amourachent ces derniers jours. En réalité, il s’agit d’un ramassis d’événements, de rencontres mondaines et libertaires, de son fétichisme relatif aux jeux de hasard, de son obsession de réussite économique et sociale, de sa maladie évidemment et de sa liaison avec Céline devenue cantatrice par le chauve tartuffe. Les Baronnets réveillez-vous, René est re-devenu Papa !

Ladite confession de l’homme me rebute. Ses confidences sont aussi vides que ses yeux égards, dont les lunettes fumées lui donnent l’éphémère sensation d’être à l’abri de tout renvoi de suspicion, du regard social. Par contre, pour ceux et celles pour qui la sève de potins est aussi judicieuse que le dernier album en date de Céline, ils seront très bien servis.

À l’heure des grandes crises économiques généralisées, le couple Las Vegas fait son bayement au monde québécois.  De toutes les manières, la recette étant déjà assurée, grande sera la moisson à l’aube. Et ça ce n’est pas angélique!

Quant à La maudite folle, livre de Varda Etienne, tout le mérite revient au génie du titre. En revanche, l’animatrice de 36 ans n’est pas si folle qu’elle le prétend, ou que vous le croyez! Car, pour peu que l’on veuille se souvenir de son début à Musique plus, son entichement pour le vedettariat l’a assujettie à tout. Ah, les médias, quelques fois ils m’apparaissent une véritable  masse de bêtises! On y institue, on y destitue, on s’y prostitue et l’on s’y habitue! La carriériste, auteure de La maudite folle s’y est bien évertuée. Pendant longtemps, elle a employé, pour réussir, la triste séduction en égrenant le chapelet de sa chair d’ébène de 22 ans d’alors à la faveur de son patron septuagénaire aujourd’hui.

Le  vrai talent n’est-il pas celui qui incite l’artiste à s’effacer, effacer son propre moi, comme dit Goethe : « pour l’amour de tout et de la chose même ». Les places, les honneurs, l’argent, l’arrogance creuse, la provocation gratuite, les surfaits, laissent le coeur sec quand vient à passer la frénésie. Triste gloire !

L’auteure de La maudite folle a mis du temps pour comprendre que s’accomplir c’est bien autre chose. À coup sûr cela ne pouvait-être ni devenir riche, ni devenir une femme jouissant d’une certaine notoriété bâtie sur des artifices, faux-semblants, des sables mouvants, mais ceci: devenir soi, fut-ce dans une vie ordinaire.

Par ailleurs, la maladie dont a fait état Varda Étienne est peut-être atroce, et même vraie dans son cas, mais c’est la voix de la malade qui claironne faux.
« Quel jeu elle joue ? » dirait le chanteur français Julien Clerc.

Non, j’ai trop de respect pour les livres pour croire que «La maudite folle» en est un ! Peut-être,  aurait-elle mieux fait, Varda, de confier sa peine, ou celle qu’elle a sciemment causée aux autres, à son journal intime ? Peu s’en faut encore du voyeurisme exacerbant ! Encore de la pleurnicherie, de la mièvrerie à la Céline Dion sous le prisme de la caméra du journal télévisé! Encore et toujours de l’exubérance à tout casser. Ah, La maudite folle ! Je doute que  ce magma linguistique, ce tissus de phraséologies contradictoires, ce racontar  retentissant de mythomanie, ce ramassis de pages noircies de confessions à bon marché sous le couvercle d’une quelconque maladie, soit un véritable oripeau parfumé de manipulations à porte- monnaie!

« Quand la critique manque, l’art déchoit, parce qu’il commence à compter sur le suffrage du public qui s’appelle le succès ». Gheorghe Calinescu.

*L’auteur est poète et professeur de français

 

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