Affaires: quand la diplomatie US connecte Montréal, Haïti et Washington

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MONTRÉAL – Le temps d’une visioconférence « live » d’une heure et demie, le 10 avril dernier, à l’initiative de la diplomatie américaine, trois villes: Washington D.C, Montréal et Port-au-Prince, ont été connectées. Objectif: parler affaires au féminin, avait constaté sur place un représentant de l’Agence de presse Médiamosaïque invité à l’événement.

 

Une invitée-modèle: Rahama Wright

« Haïti : Femmes et entrepreneuriat », tel a été, en effet, le thème de cette rencontre qui a permis aux invités de Port-au-Prince et de Montréal de découvrir l’expérience en affaires à succès de Rahama Wright , la fondatrice de Shea Yeleen International qui intervenait, elle, de son côté, en direct de la capitale américaine, Washington D.C.

Évoquant son propre vécu de femme d’affaires, cette jeune Américaine d’origine ghanéenne, qui affirme avoir modestement pris l’initiative de lancer son entreprise, a énuméré les principes-clés et les astuces qui lui ont permis de tisser sa toile d’araignée pour faire connaître son produit aux USA et dans plusieurs pays d’Afrique.

 

Comment concevoir et propulser son « produit »?

Rahama Wight a insisté sur la nécessité pour les femmes d’identifier d’abord « un besoin », en créer en conséquence « un produit ». Une fois qu’elles sont elles-mêmes convaincues de la pertinence du nouveau produit, elles n’ont qu’à propager la nouvelle autour d’elles, d’où l’importance du networking (le réseau) pour en favoriser « le marché », a expliqué Mme Wright qui a sillonné bon nombre d’églises desservant les communautés africaines des États-Unis pour faire connaître le sien.

Elle a aussi conseillé aux femmes d’injecter le peu d’argent dont elles disposent lors du démarrage de l’entreprise dans les secteurs les plus importants de celle-ci. « Patience, écoute et discipline », telles sont les vertus indispensables à une femme d’affaires qui doit aussi savoir comment « créer les opportunités pour faire parler de son produit », a plaidé la fondatrice de Shea Yeleen International.

 » Il n’y a pas à sortir de là: le produit c’est vous, la valeur ajoutée de celle-ci est en vous et c’est vous qui l’avez conçu, alors parlez-en, allez à la rencontre des gens! » a interpellé Wright qui soutient les femmes d’Afrique de l’Ouest dans l’organisation de coopératives, et qui offre de la formation sur les assurances et le développement de micro-entreprises ainsi que la mise en marché du beurre de karité.

 

Réactions à Port-au-Prince

L’ambassadeur des États-Unis à Port-au-Prince, Kenneth H. Merten, qui participait à la rencontre en a profité pour demander aux femmes en affaires de Port-au-Prince, présentes lors de l’échange, de faire état des difficultés auxquelles elles se heurtent. Merten a aussi émis le vœu de voir les Haïtiennes cibler et atteindre le vaste marché de la diaspora haïtienne en Occident (USA, Canada, France).

Curieusement, plusieurs de ces femmes affirment n’avoir aucun contact avec des entrepreneurs haïtiens de la diaspora et ne savent pas à quels groupes ou associations s’adresser pour entamer de pareilles discussions avec leurs homologues en terre étrangère.

Tel n’est cependant pas le cas pour une autre qui révèle avoir essayé de vendre son produit à l’étranger. Une initiative qui n’a pas porté fruit, vu que le coût exigé par DHL ou Federal Express dépasse souvent celui du produit, a-t-elle fait remarquer.

À ce sujet, Rahama Wight a proposé, dit-elle, « la voie maritime qui coûte absolument pas cher ». Elle a également soutenu que les femmes entrepreneures doivent se mettre ensemble ou en coopérative pour faciliter l’exportation de leurs produits. « Car en solo, c’est impossible, ça va coûter trop cher, tandis qu’en groupe, ça va être tellement plus facile », a-t-elle témoigné.

 

Un débat intéressant

À Montréal, plusieurs des participants ont fait part de leurs vifs intérêts pour de pareils échanges. Tel est le souhait notamment de Linda Bergeron, conseillère en formation et développement organisationnel chez Desjardins Développement international (DID) qui avait fait le déplacement de Québec spécialement pour la rencontre. Avis partagé également par plusieurs autres, dont Roxane Ledan de TainoL.

Notez que, quelques heures seulement après la visioconférence, le Consulat américain de Montréal nous a communiqué le feed-back positif manifesté à la fois par Montréal et Port-au-Prince. La direction des Affaires publiques dudit Consulat confirme que Montréal et Washington D.C. sont déjà en train de travailler en duplex afin de monter la meilleure plateforme pour de tels types d’échanges.

 

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PHOTOTHÈQUE MÉDIAMOSAÏQUE (En haut, à gauche, le logo du Département d’État et à droite, l’ambassadeur américain à Port-au-Prince, Kennet Merten. En bas, des images illustrant Montréal, Haïti et Washington)