La coopérative est plus viable que l’entreprise privée au Québec (AFFAIRES)

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Il est plus prudent, viable et rationnel de se lancer en affaires en fondant une coopérative que de monter une entreprise privée, c’est du moins, ce qu’a laissé entendre un spécialiste québécois en matière d’entrepreneuriat ccopératif, Frédéric Plante de la CDR (Coopérative de Développement Régional Montréal-Laval).

 

Entreprise versus coopérative

Selon M.Plante, contrairement à ce que le commun des mortels pense, les chances de survie d’une entreprise ayant fait du modèle coopératif sa charte juridique sont plus élevées que celles de l’entreprise traditionnelle privée, individuelle ou incorporée.

Le responsable de la Coopérative de Développement Régional (Montréal-Laval) a fait ces déclarations alors qu’il intervenait lors d’une rencontre organisée le 30 juillet dernier par CHAFRIC (Chantier d’Afrique du Canada) au cours de laquelle plusieurs spécialistes invités initiaient les gens d’affaires de la communauté africaine à ce modèle d’entreprise.

De l’avis de M.Plante, «avec cinq personnes désireuses de se lancer en affaires, c’est déjà suffisant pour monter une coopérative qui demeure une entreprise privée appartenant plutôt au cinq fondateurs qui en sont les propriétaires», a rapporté un journaliste de l’Agence de presse Médiamosaïque, présent dans l’assistance.

 

Gestion démocratique

En ce qui a trait à la gestion, Frédéric Plante informe qu’«elle est plus démocratique dans une coopérative qu’en entreprise privée». Il explique que tous les cinq propriétaires ont les mêmes droits et l’aval de chacun d’entre eux est obligatoire pour entériner une décision.

Contrairement à une entreprise privée traditionnelle où un actionnaire peut disposer de 60% des actions et décide envers et contre tous les autres actionnaires détenant les 40% restants, le modèle coopératif met tous les propriétaires sur un même piédestal, a-t-il ajouté.

 

Rémunération des propriétaires

M.Plante a aussi mis l’accent sur la répartition équitable du profit généré par ce type d’entreprise, à savoir la ristourne. Il souligne toutefois que rien n’oblige aux propriétaires de percevoir un salaire équivalent.

La ristourne est partagée en fonction du temps de travail fourni par chaque propriétaire. On comptabilise les heures et la personne qui en consacre le plus grand nombre en vue de l’avancement de l’entreprise aura un plus gros salaire, a démontré Frédéric Plante.

Viabilité du secteur coopératif

Le conférencier a aussi soutenu qu’il est plus facile en coopérative de mettre de l’expertise et des ressources humaines qualifiées à la disposition de l’entreprise dès son lancement. Que ce soit pour la comptabilité, la recherche, les commandites ou autres, ces tâches peuvent être assurées par les propriétaires eux-mêmes, tel n’est pas le cas pour une PME balbutiante, incapable de se payer un tel luxe à ses débuts.

S’il admet que la coopérative n’est pas aussi médiatisée que l’entreprise traditionnelle, Frédéric Plante insiste cependant sur les grandes réalisations québécoises comme les «Caisses Desjardins», la «Coop Fédéree», «AgroPur», dont la notoriété et la force économique dépassent les frontières nationales québécoises et canadiennes.

«Si on va plus vite en entreprise privée, on va plus loin (durée de vie) en coopérative», a assuré M.Plante qui est d’avis que le statut de l’entreprise privée autorise le patron à diriger sa boîte à sa guise alors qu’il faut mettre du temps pour faciliter la prise de décision en coopérative où tout se fait d’abord et avant tout par consensus.


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PHOTO MEDIAMOSAIQUE.COM (Frédéric Plante de la CDR (Coopérative de Développement Régional Montréal-Laval) lors de la rencontre tenue le 30 juillet 2009 par CHAFRIC à Style Afrique Coop à Montréal).