MONTRÉAL (MÉDIAMOSAÏQUE) – Des humoristes ethniques, oui, il y en a désormais au Québec. Pour ne pas crier au racisme, n’est-ce pas mieux que ce soient les ethnies qui s’en prennent à elles-mêmes à coup de jokes, bien sûr! En tout cas, cela s’est très bien passé au Complexe Desjardins.
Alors que la question des accommodements raisonnables fait sourciller plus d’un et dérange bien d’autres à travers la province, les humoristes se sont plutôt employés à tourner tout ça en dérision à travers leur numéro dénommé «Le show raisonnable».
En présence de la ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, environ 200 personnes avaient pris place pour assister au lancement de la 5e édition de la Semaine québécoise des rencontres interculturelles (SQRI).
Organisée cette année sous le thème «Je m’interculturalise», cette semaine, à en croire Yolande James, est «une invitation…pour mieux connaître le Québec où vivent et travaillent les Nguyen, les Diallo, les Hassan et aussi les Kelly et les Gagnon».
Quid du show raisonnable?
En effet, «Le show raisonnable» met sur scène un animateur principal, Philippe Laprise qui se présente comme «le vrai Québécois de souche» qui dit ce qu’il pense à propos des «ethnies» qui peuplent le Québec.
Laprise s’était fait suivre d’un humoriste d’origine chinoise du nom de Mettaya, d’une femme d’origine arabe Nabila Ben Youssef, d’un Haïtien Alain Nadro et d’un Hindou Sugar Sammy.
Ce show, dont la première représentation a eu lieu lors de la 25e édition du festival «Juste pour rire» 2007 avait connu un véritable succès, a rappelé Philippe Laprise qui a invité les gens à soutenir ces nouveaux «humoristes ethniques» bourrés de talents.
Les Chinois et les dépanneurs
En ce qui a trait à l’humoriste chinois, tout en s’attaquant aux Québécois, Mettaya a fait également rire avec des jokes portant sur les gens de sa communauté qui sont, a-t-il dit, «les champions du dépanneurisme à Montréal».
«Quand j’étais plus petit, à chaque fois que j’entends mes condisciples québécois dire que je veux devenir policier, pompier, moi j’ai toujours dit que je veux être propriétaire de 4 dépanneurs», a dit Mettaya qui a plu à l’assistance.
Il raconte ne savoir quoi répondre aux Québécois qui l’interrogent souvent à propos de ses origines. «Vous-là, êtes-vous Chinois ou bien Asiatique?». Mettaya préfère dire qu’il provient de «La Daltonie».
Nabila: les femmes arabes et l’orgasme
Quant à Nabila Ben Youssef, elle a pris un malin plaisir à démystifier certains tabous à propos des Arabes. Pour elle, la danse du ventre dont les femmes arabes seules ont le secret est «une danse cochonne» dans le sens québécois du terme qui assimile tout ce qui est sensuel, ou empreint d’érotisme au mot «cochon».
Nabila Ben Youssef a aussi appris aux hommes non-arabes dans l’assistance qui souhaitent faire l’amour avec des femmes arabes des secrets sur la façon de faire particulière de celles-ci.
Elle a averti que la femme arabe réagit différemment par rapport aux autres femmes quand elle atteint l’orgasme lors d’une relation sexuelle en raison surtout de l’alphabet arabe.
Nabila a poussé un cri strident pour illustrer ce son qui témoigne, dit-elle, non pas du dépit, mais plutôt de la jouissance de la femme arabe dont «on peut atteindre facilement le point G», dit elle.
L’Hindou se moque des Québécois, des Français, des Haïtiens, des Arabes
L’humoriste d’origine hindoue a plutôt crevé le plafond, de son côté, en se moquant d’abord des Québécois dits de souche. «Quand ils parlent à un immigrant et commencent par dire «vous autres-là», sachez que ça mal tourner!(rires de l’assistance)».
Pour rire des Français, il a pastiché leur accent en exécutant un numéro sur le côté «homosexuel» de bon nombre d’entre eux. «Mets-toi sur le lit à côté, j’arrive, prends ça tranquille! Sois tranquille mon gars: juste un doigt! (rires de l’assistance).
Sugar Sammy a également ri des Haïtiens qui, dit-il, «sont fous de soccer lors des grands tournois internationaux et quand on leur demande quand est-ce que Haïti va jouer? Ils répondent : en 2008, en 2011 men!(rires de l’assistance)».
À propos des Arabes, Sammy a réussi à atteindre «le point G» de l’assistance en soutenant que «tu ne vas rien pouvoir comprendre dans la langue des Arabes dans l’autobus ou dans le métro».
«Sauf que, a-t-il dit, si tu les suis attentivement tu vas comprendre de quoi ils parlent». À titre de démonstration, il s’est mis à parler en arabe (on ne peut savoir si c’est du vrai arabe) en mettant à la fin de chaque phrase des mots comme «avion» ou «boum!»(rires de l’assistance)», allusion à peine voilée aux attentats terroristes du 11 septembre.