SAINT-LAURENT – Décrétée « Journée internationale des filles » par l’Organisation des Nations-Unies, cette date, qui vient d’être célébrée pour la première fois cette année (2012) à travers le monde, n’est pas passée inaperçue au Québec. L’événement a été souligné de fort belle manière, et cela en exclusivité sur tout le territoire montréalais, par le CEJFI (Centre d’encadrement pour jeunes filles immigrantes), l’un des rares organismes québécois à cibler cette tranche de la population, particulièrement, celle de la diversité, âgée de 18 à 35 ans.
Le « V de la victoire » pour le CEJFI
En effet, au Centre de Loisirs de Saint-Laurent, elles étaient une soixantaine de femmes et de filles immigrantes à prendre part à cette commémoration. « C’était un franc succès, une matinée de retrouvailles et d’échanges sur les différents enjeux que les jeunes femmes rencontrent dans leur vie quotidienne en tant qu’immigrantes au Canada », a témoigné la directrice générale du CEJFI en entrevue à l’Agence de presse Médiamosaïque, Régine Alende Tshombokongo.
Il s’agit d’une victoire à « grand V » ou d’un pas de géants pour Régine Alende qui a lancé le CEJFI dans cette voie, il y a une dizaine d’années, alors que personne n’y croyait véritablement. Selon elle, « l’adoption de cette journée internationale des filles est une véritable occasion d’attirer l’opinion internationale et celle des gouvernements du Canada et du Québec sur les discriminations et les inégalités auxquelles les filles font face, particulièrement les filles et jeunes femmes immigrantes ».
Le CEJFI tient également à souligner que la création de cette journée représente l’aboutissement d’une campagne internationale menée par le Canada, de concert avec Plan Canada. « La journée du 11 octobre va contribuer à améliorer la vie des filles et des jeunes femmes, non seulement à titre de citoyennes, mais également à titre d’agentes de changement dans leur famille, leur communauté et leur nation », a, dans la même veine, fait valoir la ministre canadienne de la Condition féminine, Rona Ambrose, dans une déclaration de circonstance.
Sous le signe de l’entrepreneuriat
Le business a été proposé comme piste de solution lors de cette activité au cours de laquelle bon nombre de ces femmes encadrées par le CEJFI, dont des entrepreneures en garderie, en ont amplement profité pour faire du réseautage avec leurs homologues issues de l’immigration et de la société d’accueil. Lors de cette journée symbolique du 11 octobre, un « réseau des entrepreneures responsables des services de garde du CEJFI » a également été lancé, a précisé Régine Alende Tshombokongo.
De son côté, l’enseignante d’origine colombienne, Leonore Duarte, qui s’est chargée de la planification et de l’organisation de ladite journée au Centre de Loisirs, a rappelé que « depuis sa création, le CEJFI lutte contre les discriminations faites aux filles à travers le Québec et au Canada et pour le développement des comportements égalitaires au sein des familles immigrantes ».
« Il y a des filles qui viennent de débarquer au Québec et qui arrivent ici au CEJFI en pleurant, qui ne parlent pas la langue, qui sont malades, qui ont de la difficulté à parler au médecin. Ici on parle le français, l’anglais, l’arabe, l’espagnol, toutes les langues, bref, on accompagne les filles. C’est l’endroit où elles trouvent une première amie à qui parler et elles n’oublient jamais cela », a témoigné Mme Duarte qui a annoncé que la célébration du 11 octobre 2013 sera encore plus spectaculaire au CEJFI », a garanti Mme Duarte.
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PHOTO MÉDIAMOSAÏQUE: En haut, une photo de famille réunissant le staff du CEJFI accompagné de quelques-uns des participants lors de la commémoration de la Journée internationale des filles au Centre des Loisirs de St-Laurent à Montréal. En bas, la directrice générale Régine Alende Tshombokongo et l’enseignante Leonore Duarte)